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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0037 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 37 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES PASSES DE L'HINDÛKUSH   27

le reste. Et si nous ne craignions d'être à notre tour accusés de superstition, à ces divers facteurs psychologiques, géographiques ou économiques, peut-être devrions-nous ajouter, à la mode d'Asie, le prestige personnel du « Génie du lieu ».

Nous défilerons cette fois sans nous arrêter devant les lamentables restes des magnificences passées, laissant sur la gauche les deux grands Bouddhas et sur la droite les ruines de la citadelle musulmane. Peu après le caravansérai de Tôpchî vous rencontrerez une première jonction de deux rivières et de deux routes, dominée par les falaises perpendiculaires du haut promontoire sur lequel sont assises les vieilles murailles de Shahr-é-Zohâk. Ne tournez pas à droite : ce raccourci ne vous mènerait, à travers le Kôh-é-Bâbâ, par la passe plus élevée que difficile de Hajigâk (3.650 m.), qu'au bassin du haut Hélmand où vous retrouveriez, peu après Gardan-Dîvâl, la route déjà décrite de l'Hazârajât (II). Un peu plus loin, nouveau confluent et nouvel embranchement ; ne vous laissez pas davantage tenter par ce dernier : moins fréquenté encore que le premier, il se borne à aller le rejoindre par le col d'Irâk, lequel dépasse 4.000 mètres. Continuez à suivre la rive gauche du Surkh-âb, sans oublier toutefois que ses eaux et ses truites appartiennent au bassin de l'Oxus. A l'endroit où il tourne droit au Nord pour se perdre dans les gorges que nous avons dites (p. 19), c'est le moment pour vous de le traverser sur un pont et de remonter un troisième affluent de droite, lui aussi encaissé entre de hautes falaises de calcaire noir et poli, mais qui vous permettra néanmoins de gagner le robât de Shumbûl et d'aborder les pentes relativement douces de la passe de Shîbar. Le faîte de celle-ci, qui atteint près de 3.000 mètres, marque, répétons-le, la ligne de partage des eaux entre l'Oxus et l'Indus.

Ne vous imaginez d'ailleurs pas que du sommet vous allez déjà voir se dérouler à vos pieds les horizons infinis de l'Inde, tels qu'ils se laissent contempler après la saison des pluies du haut du versant méridional de l'Himâlaya. Vous vous exposeriez à la même déception qui fut la nôtre quand du haut du Qarâ-kotal nous avons cherché des yeux la plaine de Bactriane. Une trentaine d'étapes à faire par monts et par vaux vous séparent encore de Peshâwar : il est vrai qu'en automobile vous les aurez vite couvertes. Par de courts lacets en zigzags aigus vous descendrez l'abrupt versant Est du Shîbar et rejoindrez les bords du Ghorband; après quoi vous devrez suivre sur une centaine de kilomètres le sinueux couloir qu'il s'est à lui-même tracé. Déjà l'air a perdu de son âpreté et les arbres fruitiers reparaissent. Par endroits même, près de la mine de plomb de Frenjal, autour du chef-lieu administratif de Chahâr-Dêh, ou encore — après l'étranglement de Jûy-éDokhtarân commandé par de vieilles fortifications d'arrêt — dans le petit cirque de Syâh-Gird, le val s'élargit assez pour donner place à des hameaux, des champs et des vergers (12) ; mais le plus souvent, tout comme ceux du versant Nord, il est trop étroit pour qu'aucune maison puisse trouver place à s'y loger. Le contraste n'est que davantage le bienvenu quand, après avoir si longtemps rampé au fond de ces interminables tranchées qui, sauf au passage des cols, vous dérobent jusqu'à la vue des monts que l'on traverse, on voit enfin leurs rocailleuses parois s'écarter et s'ouvrir largement devant soi le plateau fertile qui s'appelait jadis le Kapiça.

T. (P. 17). HIUAN-TSANG, trad. Stan. Julien, II, p. x91; S. BEAL, II, p. 286; T. WATTERS, II, p. 267; cf. Biographie, trad. St. J., p. 267 et S. B., p. x95. — Autre remarque à ce même propos : l'idée est toujours répandue, en Afghânistân comme au Kaçmîr, que le « mal des montagnes s est provoqué par les émanations des nombreux oignons que recèle leur sol; et cette croyance populaire peut servir à expliquer la dénomination de Ts'ong-ling ou r Monts aux oignons e chez Fa-hien et Hivan-tsang (trad. S. B., I, p. xxtx, et II, p. 288; S. J., II, p. 194; Th. W., II, p. 270).

  1. (P. i8). Depuis que ces lignes ont été écrites, une route nouvelle (nous dit M. J. Hackin) a été construite qui longe le Surkh-ab et ouvre une voie de bout en bout carrossable entre Kâbul et le Turkestân afghan. Tout est ainsi devenu avec le temps conforme à l'ordre naturel des choses.

  2. (P. x9). La carte publiée sous le millésime de 19ox par notre Service géographique de l'Armée commet une erreur singulière en faisant couler la rivière de Bâmyân dans la direction (le l'Ouest et en transformant ainsi en tête de la rivière de Balkh celle de la rivière de Kunduz.