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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0166 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 166 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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156   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

se marque aussitôt dans la chaîne des monuments — toute pareille à celle que nous avons déjà notée plus haut entre Balkh et Bâmyân, entre Bâmyân et le Kapiça, entre le Kapiça et Nagarahâra. Les ruines ne reparaîtront en nombre (il est vrai, en bien plus grand nombre) que dans les fertiles plaines du Gandhâra. Tout d'abord, nous n'avons rien à signaler jusqu'à Dakka : et le fait peut sembler d'autant plus surprenant que, comme on l'a vu ci-dessus (p. 41), ce tronçon de la route est celui auquel les caravanes sont restées de tout temps le plus fidèles. Sa pauvreté en vestiges anciens tient-elle à l'âpreté du terrain ? Ou bien provient-elle simplement du fait que, passant trop vite, nous avons mal regardé ? Que nous ayons encore moins à dire sur l'intervalle entre Dakka et Chârsadda viâ Michnî, la raison en est claire : c'est que la route s'engage tout

aussitôt dans le territoire encore fermé des Mohmands. Mais sur celle du Khaïber, tout le long d'une passe si fréquentée et partout remuée par les terrassiers, deux ruines ont seules été relevées jusqu'ici : le stûpa de Shpola et le couvent voisin d"Alî-Masjid (28). Sur l'un comme sur l'autre itinéraire la floraison des édifices religieux ne s'attestera de nouveau 'que dans le périmètre des deux capitales, l'aînée et la cadette, Pushkarâvatî et Purushapura.

A partir de ces deux cités, on ne sera pas davantage surpris de voir se répéter le même phénomène que nous avons également observé ci-dessus entre le Kapiça et Nagarahâra (cf. p. 149). Le long de la route moderne qui réunit directement Peshâwar à Attock, il n'y a rien à faire, autant que nous sachions, pour l'archéologue, pas même autour de Naoshera. Son terrain de chasse s'est tout de suite dessiné dans la partie septentrionale du district, le long et au-dessus du grand arc de cercle que, de Purushapura à Udabhânda, par Pushkarâvatî et Po-lu-cha, décrivait, comme on sait, la vieille route. L'Indus une fois traversé, celle-ci était encore jalonnée par deux fondations importantes — celle voisine de l'étang du Nâga Elapatra (Hasan-Abdal) et celle (non encore identifiée) du « Grand Trésor de l'Inde du Nord » (29) — jusqu'au riche champ de fouilles offert par la capitale de la rive gauche, Takshaçilâ. Comment ne serions-nous pas tentés d'ériger en axiome que pour retrouver le tracé de l'ancien passage du Nord-Ouest il suffirait de reporter en rouge sur la carte les sites bouddhiques ? Assurément ces noms, par places très serrés, laisseraient çà et là entre eux des espaces relativement vides; mais ils suffiraient en tout cas à déterminer la direction générale et les principales étapes...

Ici surgit une objection qui risque d'être dirimante pour notre théorie. Celle-ci paraît supposer, en effet, non seulement que les ruines se trouvent le long de la route, mais encore qu'elles ne se trouvent que là. Or, comment prétendre que les dizaines de couvents déjà relevés au Gandhâra se trouvent tous enfilés, comme les perles d'un collier, sur une ligne unique, si sinueuse soit-elle ? Pour ne parler que des sites archéologiques que les fouilles ont rendus le plus justement célèbres, Sahri-Bahlol, Takht-î-Bahî et Jamal-Garhî sont fort à l'écart, dans le Nord, de l'itinéraire que nous venons de tracer et garnissent au loin la ligne des premières collines. Comment, par ailleurs, expliquer l'existence des nombreux monuments qui se cachent plus haut encore dans les replis des montagnes du Svât et du Bûnêr ? Et enfin, si nous prétendions tirer argument du fait que l'inscription d'Açoka à Shâhbâz-Garhî domine effectivement la voie ancienne, ce renfort ne serait-il pas plus que contrebalancé par l'existence d'une inscription soeur, celle de Mânsehrâ, dans un coin perdu du district de Hazâra, sur l'autre rive de l'Indus ? — Mis au pied du mur par des raisons si pertinentes, nous ne pouvons nous tirer d'affaire que par un distinguo. C'est qu'en effet le Gandhâra n'est pas un pays comme les autres, du moins pas comme ceux que nous venons de traverser depuis que nous avons quitté la Bactriane. Jusqu'à présent, nous étions toujours plus ou moins en montagne : nous voici de nouveau en une vaste plaine aux horizons sans fin, du moins du côté de l'Inde. Jusqu'à présent, nous étions en pays relativement pauvre : nous voici revenus