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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0018 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 18 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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8   INTRODUCTION

le dasht. A l'endroit où ce dasht vient mourir dans la vraie plaine commence une seconde zone, celle des champs cultivables, toujours très fertile, et arrosée pendant le long été sans pluie par les canaux d'irrigation dérivés des rivières qui descendent des inépuisables réserves neigeuses des monts. Mais si ces rivières ne tarissent jamais, leur débit va sans cesse en baissant à mesure que se prolonge la saison chaude; peu à peu l'eau est absorbée par les terres et enfin les canaux s'arrêtent, faute d'aliment, et avec eux les cultures. C'est alors qu'on entre dans la troisième zone, celle du désert de sables arides, laquelle marque presque partout, sauf parfois du côté de l'Inde, la frontière du pays. Même vers le Nord les deux premiers grands affluents de gauche de l'Oxus, la Kokcha et le Kunduz, réussissent seuls à atteindre le grand fleuve; les autres, c'est-à-dire les rivières de Khulm, de Balkh, de Shibirghân, d'Andkhoi, de Merv, et l'Héri-rûd lui-même se perdent dans le coin de dunes sablonneuses que le Qarâ-Qûm enfonce entre la rive méridionale de l'Oxus, à peine bordée d'une lisière d'arbres rabougris, et les fécondes campagnes de Bactres. Au Sud-Ouest du massif, l'Hêlmand est assez puissant pour entretenir au Séistân, avec l'aide de quelques autres rivières, un vaste lac marécageux, à niveau et, par suite, à étendue extrêmement variables; et ce bassin fermé forme comme un pendant à celui du Tarim et du Lob-nor. sur le versant opposé du Toit-du-Monde.

Cette large esquisse de géographie physique suffit à expliquer pourquoi on ne trouve d'agglomérations urbaines tant soit peu importantes que vers la périphérie du territoire afghan. Du côté de l'Est, Kâbul et Ghaznî ont dû se loger (d'ailleurs, admirablement) à des altitudes de 1.760 et 2.220 mètres. Vers les trois autres points cardinaux, où le choix leur était laissé, les villes ont toutes préféré les basses vallées ou l'orée de la plaine. C'est le cas, au Nord, pour le vieux Balkh et sa jeune voisine Mazâr-é-Sharîf (377 m.), à l'Ouest pour Hérât (923 m.), et au Sud pour Kandahâr (1.055 m.). Reliez à présent entre elles ces villes en suivant d'aussi près que possible le piémont : l'anneau que vous obtenez (cf. fig. 3) représente les artères maîtresses du système circulatoire afghan. De grande transversale Nord-Sud, allant droit de Balkh ou de Mâzâr-é-Sharîf à Girishk ou à Kandahâr, il n'y en a pas de connue et de ce côté, il reste sur la carte beaucoup de blancs à remplir. Les difficultés topographiques seraient considérables, et il n'apparaît pas que les avantages économiques s'en imposent assez fortement. Il n'en va pas de même de l'Est à l'Ouest. Les diplomates et les stratèges en chambre de Londres et de Saint-Pétersbourg ont longtemps considéré comme un axiome qu'Hérât était la clef de l'Inde, et c'était à qui s'en emparerait ou du moins empêcherait l'autre de la prendre. Adossée au massif afghan, si cette ville ouvre une porte, ce ne peut être que celle de la Perse : les clefs de l'Inde sont où il vous plaira, à Kâbul ou à Jelâlâbâd, à Peshâwar ou à Attock, mais en tout cas dans le bassin de l'Indus. Il n'en reste pas moins que le raccordement des grand-routes persane et indienne avec le circuit afghan fait d'Hérât et de Kâbul deux pôles d'attraction considérables, et c'est ce qui a déterminé de bonne heure l'établissement entre ces deux villes d'une traverse à l'usage des gens pressés. A la vérité, celle-ci n'est praticable que l'été, après la fonte des neiges; mais comme elle raccourcit la distance de près de moitié, elle n'en est pas moins très fréquentée, bien qu'infestée alors par les mouches et les moustiques. Il faut dire que l'orientation générale des principales chaînes, perpendiculaire à une transversale Nord-Sud, favorise au contraire la traversée du massif en allant d'Est en Ouest et la rend moins difficile qu'on ne pourrait craindre.

Comme nous avons couvert en avril 1922 - non sans difficultés, car il venait de tomber beaucoup de neige et la saison n'était pas encore suffisamment avancée —_ ces quelque zoo kilomètres divisés en 31 étapes, il convient peut-être que nous donnions ici une brève description de notre itinéraire. La route qui mène de Nishâpûr ou de Meshhed à Hérât, par Turbat-é-Sheikh-