国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0134 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 134 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000237
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

X24   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

son le ravitaillement y est facile. A la vérité, Haibâk se trouvait jadis à l'écart de la grand-route de l'Inde, telle que Hivan-tsang l'a suivre, de Bactres à Peshâwar. Adoptant la vallée du Balkh-âb et le Darrah-Yûsuf, celle-ci ne rejoignait la route moderne qu'en haut de la passe du Qarâ-kotal, au-dessus des sources de la rivière de Khulm. Aussi, quoi qu'en dise la carte jointe à la traduction de Th. Watters, le pèlerin n'a-t-il pas visité cette localité. Mais quel voyageur peut avoir tout vu ? Cela n'empêche nullement que les sanctuaires bouddhiques ci-dessous décrits aient existé au temps de Hivan-tsang. Si étroite que soit l'embrasure par laquelle on y accède de la plaine, le pittoresque couloir de la rivière de Khulm était sûrement employé pour pénétrer jusqu'au coeur de l'Hindûkush bien avant que la ruine de Bactres n'ait finalement permis à la grand-route de se détourner à son profit ; et il était seulement convenable qu'un village prospère s'offrît le luxe pieux d'entretenir un couvent.

Parmi les voyageurs modernes, ni Al. Burnes (1832), ni J.-P. Ferrier (1845), qui ont tous deux passé à Haibâk, en y arrivant d'ailleurs par les deux directions opposées, ne font mention de la principale curiosité de l'endroit. Mais on sait combien précaires étaient alors les conditions de voyage dans cette région : la légitime préoccupation de leur sûreté personnelle ne leur laissait guère le loisir de faire une enquête approfondie sur les antiquités du pays. Aussi tous deux se bornent-ils à noter le caractère tempéré du climat, l'élargissement de la vallée, la fertilité du sol, etc. (4). Il est plus surprenant que la petite colonne anglo-indienne qui pénétra jusqu'à Haibâk et y tint quelque temps garnison pendant la première guerre afghane (1839-1842) n'ait pas compté dans ses rangs un amateur archéologue capable d'envoyer quelques informations à la Société asiatique de Calcutta ou de Londres : du moins, si quelqu'un le fit, nous n'en avons pas souvenance, et on nous excusera aisément de ne pouvoir vérifier la chose d'ici. La première et la dernière description sommaire que nous connaissions des vieilles fondations religieuses de Haibâk a été publiée en 1888, dans son livre sur le Northern Afghanistan (p. 321-322), par le major C. E. Yate, l'un des membres de la Commission anglaise de délimitation de la frontière russoafghane. Il ne s'en est pas laissé imposer par le nom du fameux guerrier du Shâh-Nameh auquel la plupart des ruines antiques de l'Irân sont aujourd'hui attribuées, de même que celles de l'Inde sont régulièrement mises au compte des héros du Mahâbhârata ; et dans le prétendu takht ou trône de Rustam, il a fort bien reconnu un « tope » bouddhique, avec les grottes qui en dépendaient.

La genèse de cet ensemble de sanctuaires s'explique, en dernière analyse, comme dans le cas des hypogées de l'Inde ou de Bâmyân, par des raisons d'ordre topographique et géologique. Ainsi que nous l'avons déjà dit [supra, p. 24], la rivière de Khulm s'est creusé sur le versant septentrional de l'énorme massif de l'Hindûkush, dans les calcaires dont il se compose, un talweg sinueux et profondément encaissé entre de hautes falaises perpendiculaires. Ces gorges sont assurément fort romantiques, mais ne laissent pas d'oppresser à la longue le voyageur enfermé entre leurs parois inaccessibles. Enfin, en approchant de Haibâk, les murs de sa prison s'écartent, s'abaissent, s'arrondissent en mamelons et il voit peu à peu, de chaque côté de la belle plaine qui s'ouvre, les derniers contreforts rocheux s'enfoncer dans les terres alluviales comme des promontoires dans une marée montante. C'est le long de la base d'un de ces monticules et sur le sommet d'un autre, où le calcaire continue à affleurer, que — environ 3 kilomètres au Nord-Ouest du village — les anciens habitants du pays avaient commencé à creuser des grottes et à sculpter un stûpa (pl. XXVII).

I. Le stûpa. — Si ce dernier avait été achevé et dégagé, comme sans doute on se le promettait, sa masse, aussi impérissable que la colline à laquelle elle est empruntée, eût commandé