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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0167 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 167 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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DE NAGARAHARA A TAXILA

en un pays qui fut riche, à preuve qu'il est en train de le redevenir. Rien n'est donc moins surprenant que de voir soudain les ruines bouddhiques décupler en nombre et se répandre, à la faveur de la prospérité générale, sur toute la face de la contrée. Mais regardez-y de plus près : vous ne tarderez pas à vous apercevoir que celles du pied des montagnes marquent toutes le débouché des principales passes reliant le Gandhâra à l'Udiyâna et que celles des premiers contreforts bordent toutes les chemins qui descendaient du Nord rejoindre à un endroit donné la vieille grand-route de l'Inde (3o).

Il ne s'agit donc que de s'entendre. Que dans un pays particulièrement prospère et dévot les couvents se multiplient et s'égaillent en fonction du nombre plus considérable des gros villages et du réseau plus serré des voies de communication, rien de plus naturel; mais là même c'est la grand-route qui continue à desservir, avec les plus importantes agglomérations urbaines, les centres religieux les plus florissants, car les deux choses vont ensemble. Que cette grand-route doive à présent s'engager en pays montagneux ou désertique, que ce soit à travers l'Hindûkush ou autour des dépressions sablonneuses de l'Asie centrale, nous pouvons être sûrs que non seulement les sites archéologiques se réduiront en nombre et s'espaceront davantage, mais encore qu'ils serreront de plus en plus près le mince ruban où circule la vie. Parfois même, comme dans le cas extrême de Bâmyân, la route sera l'unique raison d'être des sanctuaires. C'est dans cette mesure que l'archéologie de ces régions nous a paru marcher, la main dans la main, avec la géographie.

LA PIERRE A SCULPTER. - Ces considérations auront leur importance quand nous chercherons à définir l'aire d'extension de l'École du Gandhâra : elles resteraient gravement incomplètes si nous ne touchions dès à présent un mot d'un autre problème que nous a posé la route, mais pour lequel, faute de compétence de notre part, elle ne nous a pas fourni de solution; car elle ne dit à chacun que ce qu'il peut entendre. Le plus net résultat de son rapide survey archéologique a été de faire apparaître que Kâpiçî et Takshaçilâ marquent respectivement les deux limites Nord-Ouest et Sud-Est des trouvailles in situ d'oeuvres d'art vraiment typiques; or les fondations religieuses voisines de ces deux cités présenteraient ce caractère commun qu'elles ont bien reçu une part de leur décoration en schiste, mais qu'elles ne possèdent dans leur voisinage immédiat aucune carrière de schiste. Il faudrait donc admettre que ce « matériau » ait été apporté d'ailleurs, d'une part sur le plateau de Kapiça et, d'autre part, sur la rive gauche de l'Indus. De là à supposer qu'au lieu de transporter des blocs bruts on ait jugé beaucoup plus économique et plus facile de les expédier déjà tout équarris et sculptés, il n'y a qu'un pas inévitable à franchir. N'avons-nous pas l'exemple de l'École de Mathurâ, dont les productions ont été ainsi retrouvées aux quatre coins de l'Hindûstân, à Taxila et à Sânchî comme à Bénarès et à Bodh-Gayâ ? Mieux encore, à Mathurâ même n'a-t-on pas exhumé une belle statue gandhârienne de Hâritî (31) ? Mais, en ce cas, nous ne serions pas au bout de nos déductions : car nous serions conduits à soupçonner l'existence au Gandhâra d'un petit nombre d'ateliers débitant à la douzaine les sculptures gréco-bouddhiques; et cette supposition, à son tour, pourrait servir à nous ouvrir les yeux sur bien des points. Tout d'abord, elle justifierait la fréquence des signes ou lettres employés comme repères au dos des dalles pour indiquer aux maçons leur place dans un ensemble, notamment dans le cas des petits stûpa votifs qu'il fallait sans doute remonter à leur lieu de destination. Elle expliquerait aussi, chez un grand nombre de pièces, le caractère uniforme et quasi industriel de leur facture en série. Elle aiderait enfin à comprendre la prompte décadence et la disparition de la sculpture sur pierre par contraste avec le succès croissant et prolongé du modelage en stuc ou en argile. En tout cas, un fait que les dernières fouilles de Taxila et de Hadda ont rendu cer-

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