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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0137 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 137 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES ANTIQUITÉS DE LA VALLÉE DU KHULM

I27

date forcément assez basse, car l'initiative a dû, comme d'habitude, venir de l'Inde. Si rapidement que les nouveautés et les styles artistiques voyageassent le long des pistes de caravanes, on a peine à croire que l'entreprise ait pu être conçue et mise en train avant le début du vo siècle. Or, dès l'an 425, les Huns blancs ou Hephtalites, hostiles au Bouddhisme, avaient passé l'Oxus et leurs hordes s'étaient répandues sur tout le pays : comment ne pas être tenté d'admettre que leur invasion soit responsable de l'interruption des travaux ? Quand, un siècle plus tard, sous le régime des rois turcs bouddhistes, les opérations auraient pu recommencer et même être menées à bonne fin avant l'arrivée des Arabes, le ou les donateurs étaient morts depuis longtemps, et personne ne se souciait plus de reprendre en sous-ceuvre une fondation dont le mérite avait été déjà moissonné par d'autres... — Fort bien, dira-t-on ; mais au cours d'une entreprise de si longue haleine, les donateurs n'ont-ils pas pu mourir tout naturellement, sans qu'il y eût des Hephtalites dans cette affaire ? — En effet, et c'est justement pourquoi nous avons commencé par déclarer qu'il était plus sage et plus court d'avouer notre ignorance.

II. Les grottes. — Ce qui prête peut-être quelque vrâisemblance à l'hypothèse de l'irruption des Hephtalites, c'est que les « temples-caves » voisins, eux non plus, ne sont pas complètement achevés; mais pas plus à leur propos qu'à celui du stûpa, aucune inscription contemporaine n'est venue nous mettre dans le secret de leurs fondateurs. Nous distinguerons donc soigneusement, d'une part, ce que nous pouvons affirmer de visu et, d'autre part, les hypothèses que nous devrons ensuite émettre sur la destination du groupe en son ensemble et de chaque hypogée en particulier. Les grottes sont toutes creusées sur une même ligne orientée Ouest-Est, avec leur entrée exposée au Sud, dans le pied d'une colline plus basse, située juste au Nord de celle que devait couronner le tôp (pl. XXVII c). Quatre peuvent être considérées comme à peu près terminées : seule la cinquième est restée en panne à peine commencée. Malheureusement, la craie trop friable de la colline s'est presque partout délitée et a perdu ses anciens badigeons. Ajoutons que ces hypogées ne sont pas demeurés dans leur état original. L'idée était venue aux gens du pays, lesquels aiment bien le travail tout fait (que ceux qui sont sans péché leur jettent la première pierre), de les utiliser comme greniers à grain, ainsi que l'on fait encore à Bâmyân. On les répara donc tant bien que mal à cette intention, et l'on bâtit même en avant un petit corps de garde, qui, à présent, tombe en ruines; car, à la suite d'un incendie attribué à la combustion spontanée des céréales entassées dans ces caves mal ventilées, l'administration a renoncé à son malencontreux dessein. De cette réaffectation avortée, les grottes ont gardé, outre les traces des dégâts causés par le feu, un mur de façade crénelé d'un aspect assez déconcertant et la précaution inutile de quelques soupiraux supplémentaires. Pour les visiter l'une après l'autre, nous commencerons par la gauche, c'est-à-dire par l'Ouest.

Grotte no I. — La première grotte est une salle circulaire, couverte d'une coupole ovoïde, qui ne mesure pas moins de io m. 75 de diamètre au niveau du sol actuel. Le sommet de la voûte est orné d'un gigantesque lotus « à mille pétales », épanoui la face en dessous, d'où pleuvent quantité d'autres lotus de taille beaucoup plus petite, d'un travail également tout à fait indien. Décorant le pourtour, ils encadraient jadis des statues aujourd'hui disparues, mais dont les trous d'encastrement subsistent encore. En face de l'entrée, une grande niche haute de 3 m. 6o sur 3 m. 25 de large et o m. 95 de profondeur abritait une image colossale, probablement assise. Une fenêtre ancienne, située juste au-dessus de la porte et récemment renforcée par deux autres, projetait sa lumière en plein sur l'idole.