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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0159 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 159 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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DU KAPIÇA AU LAMPAKA   i49

à prévoir, la route ancienne de Kâpiçî à Nagarahâra, par le Lampaka, est beaucoup plus intéressante pour notre dessein que la route moderne de Kâbul à Jelâlâbâd. A la vérité, quelques rares ruines bouddhiques s'égrènent le long de cette dernière. Ce sont d'abord, sur le revers méridional des collines que domine le Mînâr-Chakri, celles de Gul-darrah et de Khord-Kâbul, déjà relevées par Ch. Masson (18) ; puis, à une centaine de kilomètres plus loin, celles que l'on nous a signalées dans le voisinage de Nimla. Mais le contraste n'en est pas moins grand avec l'autre voie qui, d'un bout à l'autre, est toute bordée de vestiges antiques. Dès la première étape, on lit sur notre journal de route à la date du lundi 12 octobre 1925 : « J'écris ce soir avec la satisfaction du chasseur qui se sent sur la bonne piste : il est bien clair par le nombre de fondations religieuses rencontrées que nous sommes sur la vieille grand-route de l'Inde. Mais procédons par ordre, et tâchons de ne rien oublier... »

Que le lecteur se rassure ! Il n'est pas question de lui infliger la filandreuse lecture de nos carnets ni la fastidieuse énumération de tous les sites remarqués au passage, mais seulement des plus importants. Au moment où, passée sur la rive gauche du Panjshîr, la route va définitivement quitter la vallée, devenue trop étroite, de cette rivière pour escalader le plateau alluvial (cf. ci-dessus p. 34) se trouve un premier nid de stûpa : et l'un d'eux, dont les lignes architecturales percent encore sous le linceul de ses propres éboulis, tend comme un mendiant son unique escalier, orienté par exception au Sud, vers la caravane qui passe (pl. XXXI a). L'autre bord du karevah une fois atteint, on domine la verte vallée de Nijrâo, et un simple tour d'horizon suffit à découvrir tout un cercle de tumuli. Plus loin encore, au-dessus de l'espèce de degré d'escalier par lequel du Nijrâo on descend dans le Tagâo, sur un tertre dont le sommet nivelé reste maintenu par des murs de soutènement, il y avait, nous dit-on, un tep5eh qu'un caprice archéologique de l'Émir 'Abd-ur-Rahmân aurait fait raser sans résultats par ses soldats d'escorte (19). En tout cas, de chaque côté du profond ravin où coule le petit torrent, se dressent deux autres tumuli anciens, établis sur le rocher.

Au Tagâo même une trouvaille inopinée a rejeté pour nous dans l'ombre toutes les ruines bouddhiques : n'avons-nous pas pu redresser, au beau milieu du chemin, un linga de marbre d'un travail achevé, haut de o m. 75, non compris sa base polygonale (pl. XXXI b) ? Ce premier et unique vestige d'hindouisme jusqu'ici retrouvé • en Afghânistân, sans doute antérieur aux raids de Mahmûd de Ghaznî, avait été précipité du haut du tertre à deux ressauts qui se dressait sur notre droite. Au premier étage se trouvait le temple çivaïte qui l'abritait, et au-dessus s'élevait apparemment, dans une touchante promiscuité, un stûpa bouddhique; car la base circulaire d'un dôme affleure encore à mi-hauteur.

Au cours de nos quatrième et cinquième étapes, nous avons également cru apercevoir, sur les deux versants du col de Bâdpash et jusque dans le Dasht-é-Shaitân, des restes de fondations bouddhiques, associant régulièrement les deux tertres caractéristiques du stûpa et du sanghârâma. Mais il faut avouer que, dans ce genre de formations géologiques, ce ne sont pas les pitons arrondis ni les plateaux quadrangulaires qui manquent, et il est souvent difficile de déterminer si les tumuli sont l'ceuvre de l'homme ou un simple jeu de la nature.

Nous arrivons enfin au Lampaka, et qu'ici Hivan-tsang nous pardonne : il a eu beau nous avertir que ce pays était un repaire d'hérétiques (2o), nous n'avons pu nous empêcher d'admirer dans la splendeur de l'automne, sous l'or mouvant de ses rizières, la magnifique oasis sertie dans le double anneau de ses plateaux alluviaux et de ses montagnes déjà coiffées de neige. Encore n'avons-nous pas oublié que notre métier était avant tout de chercher ce qu'il était advenu de la « dizaine de couvents » — chiffre relativement modeste — qu'a notés le pèlerin chinois. Une