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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0032 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 32 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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22   GEOGRAPHIE DE LA ROUTE

La rivière n'est pas guéable en toute saison : au temps de la fonte des neiges il faut remonter jusqu'au pont dit Pul-é-Khumî (les cartes écrivent Khumri), établi bien en amont, à un endroit resserré de son lit. Au-dessus du pont, le sentier se fait — ou se faisait — de plus en plus difficile ; au point qu'au lieu de remonter directement vers l'Andar-âb par l'inexistant village de Doshi, qui n'est (ou n'était) qu'un nom sur la carte (6), les gens préfèrent s'imposer un autre long détour et descendre le Kunduz sur la rive droite pour aller rejoindre au bourg de Narin la route établie dans la vallée d'un de ses sous-affluents. D'un seul coup nous avons, avec l'eau, retrouvé les cultures, les vergers, les villages, les écoles, les campements de nomades, les allées et venues des caravanes. Celles de ces dernières qui 'se dirigent vers le Sud transportent surtout des dalles de sel au pas lent des chameaux ou au trottinement des ânes (pl. III a). En leur compagnie nous remontons. de Narin jusqu'à Yarm, par un chemin facile, le long d'une vallée qu'encadrent de façon assez pittoresque des collines schisteuses où poussent quelques genévriers (archeh). Le plus souvent étroite, elle s'élargit parfois assez pour contenir de rares maisons de Tâjiks et surtout les tentes rondes (closes en été de nattes blondes) des Uzbegs et les tentes basses et noires, en étoffe de poil de chèvre, des Afghans. L'ascension du col du Murgh (2.250 m.), qui traverse la première chaîne, est en cette saison des plus aisées. Du sommet se découvre une vue magnifique sur les hautes cimes neigeuses de l'Hindûkush et les vallons verdoyants qui se plissent à leurs pieds : c'est l'Andar-âb; et ce mélange de sauvage grandeur et de douceur idyllique justifie l'enthousiasme professé par les habitants pour leur pays.

  • Du sommet du Murgh la descente est rapide jusqu'au creux de la vallée (alt. env. 1.500 m.). Il ne nous restait plus qu'à remonter la rivière, bientôt changée en torrent, jusqu'au misérable village de Samandân. De là une dure étape nous aurait conduits au delà du col (3.600 m.) jusqu'au robât de Khâvak, placé à 400 m. plus bas sur la pente Sud; après quoi, laissant sur la gauche la route de la haute Kokcha et des mines de lapis-lazuli par l'Anjumân, nous aurions redescendu en cinq étapes la haute vallée du Panjshîr. Mais ces routes muletières de montagne sont sujettes à deux inconvénients majeurs : tantôt c'est la corniche schisteuse qui glisse tout d'une pièce dans le torrent, tantôt ce sont les rochers en surplomb qui roulent d'en haut et bloquent le passage. C'est ce dernier accident qui, nous assura-t-on sous les plus grands serments, venait justement de se produire. L'information était-elle exacte ? Allâh seul le sait. Nous ne renonçâmes pas sans regrets à suivre de bout en bout la vieille route. Toutefois nous devons dire que, d'après tous les renseignements que nous avons recueillis depuis (7), l'âpre vallée du haut Panjshîr est aussi pauvre en vestiges archéologiques que celles que nous venions de parcourir sur le versant septentrional. Dans l'Andar-âb même, ce n'est guère qu'autour de Banu qu'on trouverait assez de place pour loger la capitale, de dimensions assez considérables, qu'a visitée Hivan-tsang.

PARENTHÈSE SUR LA ROUTE DU SALANG. - Mais de ceci nous reparlerons plus tard, car notre renonciation à la route de Khâvak, pour amère qu'elle fût, ne nous dispensait 'pas de traverser l'Hindûkush. Il nous fallut donc tourner à angle droit vers l'Ouest, au village de Sangburân, et descendre l'Andar-âb (pl. III b-c), dont la vallée s'étrangle de plus en plus, jusqu'au bourg de Khinjân (alt. 1.13o m.), où s'amorçait le tracé du Salang. Nous n'oublierons jamais quelle heureuse surprise ce fut, au matin de ce 26 août, de voir s'ouvrir devant nous une route excellente — sans pierres, et même sans empierrement — au milieu des mûriers dont les fruits arrivaient à peine à maturité : plus que jamais nous nous serions crus à nouveau transportés dans un des petits vallons latéraux du Kaçmîr. On remontait ainsi en pente douce, par Takht-é-Sang, jusqu'à la halte de Dôshakh. A la vérité Döshakh n'est rien qu'un nom mis sur une moraine ver-