国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0114 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 114 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000237
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

104

L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

enchevêtré de murailles superposées, toutes en briques cuites modernes; puis confrontés par un massif de béton de briques que nos instruments ne pouvaient utilement entamer [pl. XVII a]. Force nous a donc été de remonter de palier en palier. Nous avons tour à tour dégagé un petit escalier, puis une muraille marquée d'une rigole; celle-ci servait à l'écoulement des eaux d'un petit hammam situé au-dessus et dont le sol cimenté est encore bordé de son caniveau. Plus haut encore, toujours suivant les murailles orientées Est-Ouest, nous sommes arrivés au niveau des entrées des fameuses protubérances frontales : hélas, elles ne contenaient que quatre vulgaires casemates sans communication entre elles et de date si moderne que des débris portant des décors musulmans ont été réemployés dans leur construction. A l'intérieur de chacune d'elles, un petit tunnel donnait accès à deux chambres souterraines, de plan carré, jadis voûtées sur pendentifs, où il devait être fort agréable de s'abriter contre le soleil d'été et qui, sans doute, étaient jadis à l'épreuve des boulets de canon. Nous n'en avons complètement déblayé qu'une [fig. 27 et pl. XVII b] : aussi bien n'était-elle pleine que de ses propres débris. Là comme ailleurs, nous avons dû nous contenter, en guise de trouvailles, de quelques tessons de porcelaine de Chine (toujours en vogue dans le pays) et de quelques débris d'ornementation en plâtre polychrome. La couleur dominante était le bleu de lapis-lazuli ; nous avons en effet rencontré dans les déblais beaucoup de petits fragments, jetés au rebut, de lâjaward du Badakshân, qui avaient servi au broyage de cette couleuf (2o).

Quant à l'autre chantier, ouvert seulement le 15 mai dans le tertre n° 3, il ne tardait pas à mettre au jour, sous de lamentables débris plus modernes, des restes de solides murailles de briques revêtues de stuc [pl. XVII c]. Mais celles-ci étaient tout à fait analogues à celles que nous avions appris à connaître du côté du Nord; et, d'autre part, c'est en vain que nous avons essayé de restituer l'enceinte carrée du bâtiment qui, adossé à la muraille même de 1'Arg, devait s'élever en cet endroit. Elle avait été presque partout ruinée au profit de bâtisses plus récentes que leur mauvaise qualité avait eu vite fait de rendre plus ruineuses encore. Cependant, une excavation naturelle par laquelle s'engouffraient évidemment les grosses pluies du printemps avait, non loin de là, attiré notre attention. Une fouille rapide nous fit tomber sur une sorte d'égout fort bien construit en briques; et nous eûmes tôt fait de rétablir la communication avec une prétendue grotte qu'on nous avait montrée sur le rebord oriental de la falaise et qui n'était, en fait, que le débouché de cet égout, ou plutôt de ce couloir [fig. 26 et pl. XVII d]. Car il est bien clair, vu ses dimensions, qu'il ne servait pas seulement à l'évacuation des eaux — ce à quoi pourvoyait sa rainure médiane — mais permettait au besoin une circulation souterraine. Deux autres galeries s'embranchaient sur lui dans la direction du Nord, et nous avons également déblayé la plus occidentale des deux : elle nous a conduits à un hammam moderne, au sol carrelé de kâshî, auquel elle servait de déversoir.

Pendant ce temps, les recherches dans le quadrilatère Nord s'étaient sérieusement amorcées. Dès le début nous avions tenu à mener de front le creusement de la tranchée de prospection et le déblayement des ruines superficielles de façon que la première ne détruisît rien d'intéressant parmi les secondes. Cette méthode, patiemment suivie, après l'inévitable interruption de l'été, jusqu'à l'heure où je vous écris, nous a naturellement procuré un double résultat. Tandis que la tranchée, une fois délimitée, s'enfonçait verticalement dans des couches de plus en plus profondes, la fouille du plateau s'étendait horizontalement sur une superficie de plus en plus large et, finalement, remettait au jour tout un ensemble de constructions. Sans vouloir exagérer (et pour cause) l'intérêt du fond non plus que celui de la surface, il convient que je vous rend compte successivement de ce que l'une et l'autre nous ont rendu.