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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0078 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 78 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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68   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

A l'Ouest, un autre tumulus plus écrasé, connu sous le nom des « Chehel-Dokhtarân » ou les « Quarante-Filles », semble avoir été plutôt un vihâra, c'est-à-dire un temple, si l'on en juge par son intérieur béant au fond duquel se dessine encore la courbe d'une niche [pl. XXII c-e].

Plus près de la porte de Bâbâ-Kôh, la même route passe entre deux tertres assez impres-

sionnants pour que la voix populaire les attribue à Rustam, le héros légendaire de l'épopée iranienne, tout de même que l'Inde n'aurait pas manqué de les mettre au compte des protagonistes de son Mahâbhârata. Le premier, qui passe pour être le Takht ou « Trône » de Rustam, a encore plus de 12 mètres de hauteur et l'on continue à deviner, en dépit des écroulements, son ancienne forme rectangulaire, mesurant environ zoo mètres sur 70. Il est entièrement composé de couches superposées de terre battue, épaisses chacune de 8o centimètres, et complètement massif : du moins c'est ce que donne à penser l'examen des trous profonds que, devançant notre curiosité, les gens ont creusés çà et là dans cet énorme bloc. Sur sa plate-forme fissurée nous n'avons d'ailleurs aperçu aucun vestige quelconque de sa destination, que rien ne prouve avoir été bouddhique [fig. 18 et pl. XXI a-c]. Le cas du Tôp-é-Rustam est bien différent, et il ne peut subsister le moindre doute que nous ayons affaire à un stûpa. Non seulement sa forme arrondie en témoigne, mais son nom même de tôp indique que la tradition locale n'en a jamais complètement perdu le souvenir. Peut-être, comme je vous le disais tout à l'heure, si nous payons des coolies pour le dégager de sa gangue terreuse, arriverons-nous à savoir, pour le pur plaisir de savoir, les dimensions exactes de sa base carrée et de son dôme. C'est là un genre de satisfaction que personne ici ne songera à nous disputer [cf. infra, p. 85 et suiv.].

Encouragé par mes premières visites à ces monuments que le major Yate avait déjà signalés,

j'ai battu en vain les abords occidentaux de la ville dans l'espoir d'en découvrir d'autres semblables. C'est seulement à l'extrême Nord-Ouest, au bord de la route de Bokhâra par le bac de Kélîf, que je suis tombé sur le Nâdir-Teppeh; ou, pour mieux dire, c'est la haute silhouette de ce tumulus encore imposant qui m'a attiré jusque-là. Encore n'avons-nous conservé, à mon avis, qu'un quart de la base carrée de l'ancien stûpa avec la moitié de l'escalier qui donnait accès à la terrasse du côté de l'Est. Si cette conjecture est exacte (voyez le croquis ci-joint [fig. 19 et pl. XXII f et g]), la vaste cour quadrangulaire qui l'environne serait bordée par les ruines de son couvent; et, comme il est le seul tumulus qui ait conservé ce genre d'enceinte, il faudra s'en souvenir le jour où l'on n'aura rien de mieux à faire que de tirer cet ensemble au clair.

Le Nord de la ville est également fort pauvre en teppeh, du moins en teppeh suffisamment

voisins pour être des satellites évidents de la cité : car de tolites parts on voit se profiler au loin sur la plaine les croupes imposantes de nombreux monticules. Mais du côté de l'Est, vous vous souvenez peut-être que nous avons été accueillis à notre arrivée par un tumulus qui, bien qu'à demi ruiné, proclame encore, au moins sous certains angles, son caractère de stûpa bouddhique: Ici comme à Âsyâ-é-Qonâk, une mosquée était venue accoter son mihrâb à la paroi Est, soit qu'on voulût purifier ainsi l'édifice de son ancienne destination idolâtrique, soit que la piété des nouveaux convertis revînt plus volontiers prier aux mêmes lieux qu'autrefois. De cette réaffectation à un culte nouveau il reste au Charkh-é-Falâq une niche postiche ouverte dans la muraille, faite de petites briques modernes, qui surélève le coin Nord-Est de son soubassement. Mais du côté du Sud-Est son tambour cylindrique et son dôme se dressent presque à leur niveau primitif et montrent, par les brèches qu'y a pratiquées le temps, les énormes briques crues dont était faite la fondation originelle [pl. XXI d].

Tous ces sanctuaires bouddhiques nous reportent à une date encore assez ancienne, en tout cas antérieure à la première invasion musulmane. Je n'ai pas besoin de vous rappeler avec