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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0070 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 70 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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6o   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

d; V a et b]. Si vous m'en croyez, nous monterons aussitôt sur cette dernière éminence [pl. V, a et VII], car il n'en est aucune qui domine de plus haut la plaine environnante. D'une forme vaguement triangulaire, elle constitue le bastion méridional et surélevé d'une autre enceinte ovale qui, elle aussi, surplombe de haut les marécages de ses anciens fossés. Sous son nom persan d'Arg, c'est exactement ce que les Latins eussent appelé l'Arx et ce que les compagnons d'Alexandre ont dû nommer l'Acropole. Quant à l'enceinte oblongue, dite le Bâlâ-Hisâr, c'est-à-dire le « Fort d'en haut » [pl. VIII b; IX-X c et XVIII a], elle représente non moins clairement le Basileion des Grecs et la « ville royale » des pèlerins chinois. A leurs pieds, du côté du midi, s'étend le vaste terrain jadis occupé par la ville ouvrière et marchande, et aujourd'hui envahi par les vergers. Il est borné au Sud par un long rempart rectiligne, en grande partie détruit du côté de l'Est, et sur lequel vient s'abuter à peu près en son milieu, après de nombreuses sinuosités, le mur oriental moderne, lui-même très ruineux [pl. VI d]. On mesure environ 1.700 mètres entre le Fort et la Darvâzâ-é-Bâbâ-Kôh [pl. VI b], la seule porte qui subsiste et le point d'aboutissement de l'unique ruelle qui traverse Balkh du Nord au Sud. Le coin Sud-Ouest est marqué par les arcades ajourées d'un petit pavillon assez pittoresque, dit le Burj-é-'Ayarân ou « Tour des Fripons » [pl. VI c]. De ce point, la plus vieille muraille, aujourd'hui vite perdue et effacée dans les jardins, montait droit au Nord pour rejoindre directement le flanc occidental du BâlâHisar, tandis que la nouvelle décrit d'abord vers l'Ouest une vaste courbe. La brèche qui donne passage à la route d'Âqcheh est distante de près de 2 kilomètres de l'Arg, si bien que les deux enceintes, chevauchant l'une sur l'autre, dépassent ensemble io kilomètres de tour.

Le simple exposé de ces lignes générales nous apprend, à première vue, des choses assez intéressantes. Évidemment Balkh, comme toutes les grandes villes orientales, s'est déplacé au cours des siècles ; mais il n'a pas procédé à la manière de Taxila ou de Delhi, par exemple, où l'on compte respectivement trois et sept cités situées à sensible distance les unes des autres. Apparemment l'agglomération bactrienne était rivée à son Fort, suprême refuge défensif au milieu de la plaine, et qui dut, au début, la contenir tout entière, de même que l'île de la Cité embrassait jadis tout Paris. Mais tandis que cet abri — artificiel ou naturel, ou les deux ensemble, c'est ce qu'il serait bien malaisé de décider aujourd'hui — occupait l'angle Nord-Ouest de la vieille ville, il est, au contraire, situé dans le coin Nord-Est de la moderne. Pour la plus grande satisfaction des géographes qui veulent ériger ce phénomène, assurément très fréquent, en loi du développement de toutes les capitales, Bactres se serait avancé du côté de l'Ouest. Cette première impression est aussitôt corroborée par le grand nombre de ruines appartenant à la période musulmane qui parsèment la région occidentale de la cité [pl. XXVI b-d] ; au contraire, du côté de l'Est, les débris encore imposants de la vieille muraille et le caractère archaïque des trouvailles du Teppeh-Zargarân [pl. IX-X d-fi nous reportent à une époque bien antérieure. Entre ces deux zones bien distinctes s'en étend une troisième, non moins clairement délimitée, mais qui est restée commune aux deux enceintes et, par suite, dut être le plus longuement habitée. De ce dernier fait aussi les confirmations ne manquent pas. Ce n'est pas un pur effet du hasard si les fortifications qui bordent cette zone du côté du Sud se trouvent juchées sur une sorte de remblai et de beaucoup plus élevées que le reste de la circonvallation de la ville [pl. VI a] ; nous y trouvons la preuve évidente que sur les 1.200 mètres de cet alignement, la muraille moderne est bien venue se superposer aux débris de l'ancienne. Du côté du Nord, la même explication est au moins partiellement valable pour rendre compte de la surélévation des murs de la Citadelle et du Fort ; car, là aussi, les tracés des deux enceintes ont forcément coïncidé. C'est toujours dans cette bande médiane, de chaque côté de la ruelle qui la coupe à peu près en son milieu