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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0162 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 162 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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152   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

du .Kapiça qu' « à 3 li à l'Est de la capitale il y a un couvent abrité du côté du Nord par une colline », en relevant les yeux de notre livre, nous apercevons en effet vers l'Est une unique fondation bouddhique debout sur l'éperon le plus méridional d'une colline isolée ; et dès lors aucune hésitation ne demeure permise ni sur l'attribution du sanctuaire, ni, réciproquement, sur l'emplacement de la cité (cf. supra, p. 140). A propos de Nagarahâra Hivan-tsang nous donne un renseignement-tout à fait analogue : « A 3 li à l'Est de la ville, il y a un stûpa haut de 30o pieds... »; mais si vous regardez autour de vous, c'est une demi-douzaine de tumuli qui briguent ici vos préférences; et il n'en est aucun qui, par la dimension ou la hauteur de ses ruines, ne puisse prétendre à l'honneur d'avoir été nommé par le pèlerin. Vous le voyez, le problème de l'identification des monuments historiques se pose différemment selon les lieux (22). Ce n'est pas que nous ayons pu battre ce pays en tout sens pendant six semaines sans croire reconnaître l'emplacement de Nagarahâra. Tout au contraire, nous avons adopté, puis rejeté l'une après l'autre plusieurs localisations, comme si la vieille ville et ses principaux sanctuaires se fussent promenés avec nous d'un bout à l'autre de la petite vallée, sur un espace de 7 ou 8 kilomètres, depuis le confluent du Surkh-rûd à l'Ouest jusqu'à Jelâlâbâd à l'Est. Je ne ferai, il va de soi, aucune difficulté pour vous dire à quelle conclusion j'étais en dernier lieu arrivé; mais vous concevrez que je ne puisse vous donner celle-ci comme définitive.

En attendant que Nagarahâra se dénonce lui-même par ses propres débris, nous disposons, pour déterminer la place où l'on aura le plus de chance de le découvrir, de trois renseignements principaux : 10 un grand stûpa, haut de 30o pieds, marquait, à 3 li dans l'Est, le lieu où le Buddha de notre âge avait reçu de son lointain prédécesseur Dîpankara la prédiction de sa dignité future; 20 à 20 li dans le Sud-Est notre Buddha avait laissé son ombre dans la caverne du Nâga Gopâla pour le bénéfice de la postérité; 30 enfin la sainte bourgade de Hi-lo était située à 3o li dans le Sud-Est. Or Hi-lo est aujourd'hui représenté, sans contestation possible, par le village de Hadda, à 7 ou 8 kilomètres au Sud de Jelâlâbâd. Quant à la « caverne de l'ombre », les témoignages concordants de Fa-hien, de Song Yun et de Hivan-tsang nous conduisent de façon sûre le long des falaises méridionales jusqu'à la coupure de Syâh-sang (la Pierre-Noire), au Sud du village de Chahâr-bâgh. Ce n'est pas qu'on puisse nourrir l'espoir de retrouver la grotte miraculeuse parmi celles qui s'ouvrent encore dans ses deux parois : ces falaises de conglomérat se laissent trop facilement désagréger par les pluies quand elles ne vont pas jusqu'à glisser en bloc sur le lit d'argile qui les supporte, et, dans un cas comme dans l'autre, elles s'émiettent en s'écroulant. Mais, l'eau coule toujours au printemps dans cette ravine; et aux alentours, dans un rayon de 50o mètres, on ne compte pas moins d'une demi-douzaine de monastères et le double de stûpa encore apparents : que peut-on demander de plus pour attester la sainteté exceptionnelle du lieu ? Or, la détermination de ces deux points de repère suffirait déjà à situer Nagarahâra dans la banlieue Sud-Ouest de la ville actuelle, là même où la tradition locale conserve le souvenir d'un ancien « Bêgrâm ». Dès lors, il vaudrait la peiné d'examiner si le grand stûpa, fondé par Açoka à l'Est de la vieille capitale — la Biographie de Hivan-tsang dit au Sud-Est, ce qui, en l'hypothèse, serait plus exact — ne serait pas simplement le gros « tope » aujourd'hui connu sous le nom d' « Ahin-Pôsh », tout comme s'il avait eu, jadis, un revêtement de métal. Par sa silhouette hémisphérique comme par sa masse imposante, il rappelle singulièrement le Dharmarâjikâ-caitya qui commémore près de Taxila l'emplacement d'un autre grand miracle du Buddha et que son appellation sanskrite rapporte également à Açoka. Il dut d'ailleurs être l'objet d'une réfection au ne siècle de notre ère, puisqu'en 1879 les fouilles de W. Simpson ont extrait de son reliquaire intérieur des monnaies de Domitien et de Trajan en même temps que des premiers Kushâns :