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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0165 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 165 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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DE NAGARAHÂRA A TAXILA

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bordent, si nous ne nous étions déjà acquittés de ce travail. A quiconque désire savoir ceux d'entre les « 1.600 couvents du Gandhâra » qui ont déjà été retrouvés ou même identifiés s'offre aussitôt une imposante bibliographie, capable d'assouvir sa curiosité si même elle ne la rebute pas (25). A la vérité, les livres de nos prédécesseurs, Bellews, Fergusson, Cunningham, Grünwedel, Burgess, etc., et le premier résumé que nous en avons donné portent tous des dates relativement anciennes; mais il faut bien dire que, depuis une trentaine d'années, l'Archæological Survey de l'Inde, réclamé ailleurs par des tâches nouvelles et plus passionnantes, a quelque peu délaissé le Gandhâra. C'est le destin : au ciel de l'archéologie les comètes pâlissent aussi vite qu'elles s'allument. N'avons-nous pas vu au Musée d'Ethnographie de Berlin la Troie même de Schliemann détrônée par l'Asie centrale ? Comment les petits couvents du district de Peshâwar auraient-ils pu rivaliser avec les immenses tertres du Panjâb ou du Sindh, et leur menu rabâchage gréco-bouddhique l'emporter en intérêt sur les révélations millénaires des profondes tranchées de Harappa ou de Mohen-jo-Daro ? Ne nous étonnons donc pas trop que nous en soyons encore à attendre, dans le Gandhâra proprement dit, la grande fouille bien conduite que, dès la fin du siècle dernier, nous appelions de nos voeux : car seule une opération de large envergure et poursuivie à fond sur un site encore intact pourrait une bonne fois fixer le vrai visage et stabiliser l'histoire d'une école dont le tableau ne se compose jusqu'à présent que de traits mal raccordés, réunis au hasard de collections éparses et au service de théories parfois préconçues.

Ce soupir dûment exhalé — et on l'excusera de la part d'un spécialiste — on ne saurait sans injustice oublier que, grâce aux travaux de Sir John Marshall, du professeur J. Ph. Vogel, de Sir Aurel Stein, du docteur D. B. Spooner et de M. H. Hargreaves à Charsadda, à Sahri-Bahlol, à Shâh-ri-kî-Dhêri, à Takht-î-Bahî et à Jamal-Garhî, le début de notre siècle a vu se constituer de pied en cap le beau musée de Peshâwar et mettre en état de conservation les sites les plus importants du district (26). Surtout il serait de la dernière ingratitude de ne pas apprécier à leur juste valeur, encore qu'elles se soient déroulées sur la rive gauche de l'Indus (mais ceci même a son prix), les admirables fouilles que depuis 1912, saison après saison, Sir John Marshall a menées dans la belle vallée du Haro sur l'emplacement des trois Takshaçilâ successives. Nous avons déjà eu l'occasion d'exposer ce qu'elles nous avaient rendu et, mieux encore, ce qu'elles nous avaient appris sur le sujet même qui nous occupe (27). Nul ne pouvait alors prévoir que ces données nouvelles seraient bientôt corroborées, comme on l'a vu ci-dessus (p. 153), par des trouvailles non moins riches et toutes pareilles, faites de l'autre côté de la frontière, et que Taxila préparait d'avance l'interprétation de Hadda.

Dans un ouvrage comme celui-ci, qui ne peut avoir d'intérêt que dans la mesure où il couvre un terrain encore insuffisamment exploré, il ne saurait donc être question de refaire l'inventaire des monuments historiques des districts de Peshâwar et de Rawal-Pindî. En revanche, il peut être utile, puisque nous marchons à présent sur un terrain bien battu, de confronter avec des faits dès longtemps acquis et étudiés dans leur détail les observations que notre prospection afghane nous a suggérées, tant sur l'habituelle distribution des monuments que sur l'importance archéologique de la route. Forts de ce que ce contrôle aura laissé subsister de nos théories, nous pourrons nous risquer à en tirer des conclusions d'ordre plus général et, dans notre troisième partie, aborder de front la question, jusqu'à présent pendante, de la délimitation géographique de l'École du Gandhâra.

L'ARCHÉOLOGIE ET LA ROUTE. - La première constatation que nous devions faire en sortant de l'oasis de Jelâlâbâd pour marcher dans la direction de l'Inde, c'est qu'une nouvelle lacune