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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0121 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 121 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES FOUILLES DE L'ARG

les-massives murailles des chambres prouvent qu'elles ont été longuement habitées. Toutefois, il ne faut pas' oublier que nous les avons trouvées non seulement ruinées, mâ.is remaniées. Deux chambranles de porte, par exemple, l'un dans la chambre octogonale et l'autre dans la deuxième chambre à l'Est de celle-ci avaient été bouchés et transformés en cheminées; plus tard encore on avait aménagé des fours à cuire le pain (tanne), et même, dans les chambres voisines du bord septentrional du plateau, des âkhor ou mangeoires pour le bétail. Les débris de décoration en stuc, les fragments de kâshî, les tessons de porcelaine de Chine, tous les débris retrouvés indiquent que nous ne sommes pas encore descendus à l'étage du Balkh détruit au début du xlile siècle par les Mongols, mais seulement de celui qui lui a succédé. Signalons enfin un graffito persan tronqué inscrit sur la muraille Est de la chambre médiane du séraï :

Sur la tablette de topaze, par la plume du soleil, Écrit mystérieusement en encre d'or, je vis...

nous ne saurons jamais au juste quoi, mais très probablement, à en juger par l'allure sentencieuse de ce début, la vanité des choses de ce monde : auquel cas on ne saurait imaginer inscription mieux appropriée à ses alentours.

30 De 3 d 7 mètres. — L'Arg mis à sac par Chengiz-Khân en 1220 se trouverait dès lors au-dessous du deuxième parvis, dans une couche d'environ 4 mètres de hauteur de décombres, traversée à la cote de 4 m. 6o par un nouveau lit de cendres. Sur la foi de la tranchée, je me résignais à croire que dans ce troisième stratum, en dépit de son épaisseur, nous ne trouverions plus d'édifice dont le plan demeurât discernable. Mais voyez comme il faut toujours se défier des affirmations reposant sur des recherches inachevées : car à présent, sur le côté Sud du serai timouride, le grand socle hexagonal que nous venons de découvrir s'enfonce en plein dans cette couche. Il en serait même, avec d'insignifiants débris de muraille, le seul vestige que nous en ayons gardé. Entre 6 et 7 mètres, nous avons trouvé successivement deux sapèques chinoises : en attendant que celles-ci aient été identifiées, il y a toutes chances pour qu'elles aient été apportées là par les envahisseurs mongols.

40 De 7 d 10 mètres. — A partir de 7 mètres, la régularité des couches se rompt. Les deux parois de la tranchée présentent bien par endroits à cette hauteur un banc de terre encore mêlé de briques cuites traversé par non moins de trois couches de cendres et de charbons, le tout reposant sur un lit de gros galets de calcaire [pl. XII d]. Il serait évidemment tentant d'y voir les témoins des vicissitudes subies par l'infortunée capitale, proie désignée de toutes les invasions, à l'époque des dynasties seljoucide, samanide et abasside (vIIIe-xIIe siècle) : car en descendant l'échelle des couches, nous remontons naturellement l'ordre des temps. Une seule chose nous paraît sûre : la présence des petites briques cuites, de forme plate et carrée, qui règnent depuis la surface jusqu'à ce niveau est une raison suffisante pour rapporter à la période musulmane les quatre étages que nous venons de décrire. Quant au rang de galets, il n'est vraisemblablement pas dans son emplacement géologique et doit représenter un ancien pavage.

50 Au-dessous de Io mètres. — Ces constatations nous dispensent de vouloir faire tenir en Io mètres de déblais vingt-cinq siècles d'histoire; en revanche, elles nous forcent à admettre que les couches vraiment anciennes ne commencent que vers Io mètres de profondeur. C'est seulement à partir de ce niveau que nous devrions attendre les débris superposés des villes sassanide, kushâne, séleucide et achéménide... Or — si nous laissons de côté l'intrusion du puits et des jarres modernes — nous n'apercevons plus rien qu'une couche de briques crues ou de terre