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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0144 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 144 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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134   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

à retrouver les substructions, non seulement de cette statue, mais des couvents et stûpa voisins, sous les éboulis qui les recouvrent à présent et avec lesquels ils risquent grandement de se confondre.

Avec les hypogées nous rangerons les statues rupestres qui, sculptées à même le conglomérat de la falaise, se sont ainsi trouvées chacune engoncée dans une sorte de guérite taillée sur mesure. A propos de l'une d'elles, il semble bien que nous devions prendre à la lettre tout ce que Hivan-tsang nous en dit, pour la raison qu'il nous le dit : car ce voyageur comme on n'en fait plus n'aurait jamais rien affirmé à la légère. Cette fois, pourtant, il semblait nettement pris en défaut : le plus petit (et le plus ancien) des deux Buddhas debout — celui de « plus de cent pieds », et en effet il mesure 35 mètres — était, nous dit-il, en laiton : or, nous voyons de nos yeux que, tout comme son plus géant cadet, il était en pierre et achevé en stuc. Mais cela n'empêche nullement qu'à un moment donné et justement lors de la visite du pèlerin, il ait été recouvert de haut en bas d'un revêtement métallique, auquel cas le détail additionnel que ce revêtement avait été fondu par morceaux ensuite rajustés ensemble ne fait qu'ajouter à la vraisemblance générale du fait. Seuls ceux qui ne savent pas la valeur du cuivre dans les pays où il est nécessaire de l'importer à dos de chameau (le bâzâr de la chaudronnerie de Mazâr-é-Sharîf ne se ravitaille toujours pas autrement) s'étonneront que ces précieuses plaques de métal ne figurent plus à notre inventaire. Pour ce qui concerne enfin la description des statues, des grottes et systèmes de grottes qui les avoisinent, et aussi des peintures qui ornent encore les niches des unes comme les parois des autres, nous sommes heureux de pouvoir renvoyer le lecteur au texte et aux planches de nos collaborateurs.

LES RUINES MUSULMANES. - Avec tout cela notre « List of Antiquarian Remains », comme dirait l'Archæological Survey de l'Inde, n'a pas encore épuisé ses principales rubriques; nous n'avons en effet énuméré jusqu'ici que les grandes catégories de ruines bouddhiques; reste à dire un mot des musulmanes. Sur ce point la seconde visite que nous avons faite à Bâmyân en novembre 1923 a seulement confirmé nos impressions de l'année précédente, telles qu'elles sont résumées dans notre premier rapport. Au moment où le pèlerin chinois Hivan-tsang trouvait en pleine prospérité ville, monastères et sanctuaires, le prophète Mohammed venait de mourir (632), et le vice siècle n'était pas achevé que les premiers envahisseurs musulmans pénétraient dans la vallée. Pour se conformer aux usages, ils mirent consciencieusement à sac la capitale, brûlèrent les couvents, égorgèrent ou dispersèrent les moines et convertirent en masse (du moins en paroles) les habitants; puis ils allèrent chercher sur l'autre versant de la vallée une place vierge de toute trace impure d'idolâtrie pour y établir leur résidence, après quoi la vie reprit, et avec elle le commerce. Tous les témoignages indiquent que jusqu'à la seconde catastrophe de 1222, la nouvelle capitale garda, grâce à sa position géographique, une importance hors de proportion avec les dimensions et les ressources locales de la vallée. Elle s'étalait, avec ses habitations seigneuriales, ses mosquées et ses faubourgs, du vallon de Kakrak à celui de Fuladi, sur les dernières pentes du Kôh-é-Bâbâ, et l'étendue de ses vestiges atteste que les géographes arabes n'avaient pas tort de comparer ses dimensions à celles de Balkh. Au milieu et sur le bord même de ce large plateau raviné se dressait aussi la fière silhouette conique de son Ar g. On distingue encore nettement le double et profond fossé, ainsi que les tours et les remparts massifs qui en défendaient l'accès du côté du Sud, car le versant Nord tombe à pic sur la vallée. De grands pans de murailles restés debout escaladent les pentes abruptes jusqu'à la terrasse ou takht du sommet; et les ruines de nombreuses maisons, d'architecture soignée, sont jonchées de poteries vernissées, à couverte