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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

la traversée des montagnes bordières du Gandhâra. Nous en pouvons d'autant mieux discourir que, comme tout le monde, nous en avons été les adeptes. Assurément nous avions lu Arrien. Nous n'ignorions donc pas qu'Alexandre s'était enfoncé, à la tête d'une division légère, dans les vallées des affluents de gauche de la rivière de Kâbul, tandis qu'il faisait passer son armée sur la rive droite avec ordre de suivre la grand'route de l'Inde. Aussi avions-nous un sourire assez méprisant pour les touristes qui, sur la foi des guides, s'évertuent à chercher dans la poussière du Khaïber la trace des pas du Conquérant macédonien en personne. Mais qu'à défaut du foudre de guerre les fortifications de la colline d"Alî-Masjîd eussent vu défiler ses deux lieutenants, Perdikkas

et Héphestion, avec le gros de ses troupes, comment aurions-nous pu concevoir sur ce point d'histoire aucun doute malséant ? De même que le Kôhistân est censé n'avoir jamais eu d'autre capitale que Kâbul, de même tous les manuels veulent — et ils le voudront longtemps encore — que ce pays n'ait jamais eu de communication avec l'Inde que par ce qu'on en est venu à appeler de bout en bout « la route du Khaïber (3) ». Eux et nous n'avions oublié que deux faits pourtant aussi topiques que notoires. Le premier est que l'on ne prend la passe du Khaïber que pour se rendre à Peshâwar : le seconde est que, Purushapura n'ayant été fondé que quatre siècles après Alexandre, ni ses lieutenants, ni son armée, ni la route de l'Inde n'avaient de son temps l'ombre d'une raison quelconque pour s'engager dans un passage étroit, difficile et conduisant uniquement à un marécageux terrain de chasse, attendu que leur objectif était, comme Arrien le stipule, Peukélaôtis, en sanskrit Pushkarâvatî, alors capitale du Gandhâra. Mais, ne manquera-ton pas de rétorquer, s'il y avait effectivement une autre passe disponible que celle du Khaïber, cela se saurait... — Il ne tient qu'à vous de le savoir; car en fait il en existe une autre, bien connue des

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