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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0160 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 160 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

plate-forme qui, dès l'abord, attire l'attention vers le Nord par son admirable situation sur le versant Sud du massif central, d'où elle domine le confluent des deux rivières, serait l'oeuvre toute récente de l'Emîr Habîb-Ullâh, construite à seule fin d'admirer plus commodément le paysage. En revanche, notre expérience du Kaçmîr nous incite à croire que c'est un vieux sanctuaire local qui, à la faveur de quelque calembour, se cache à l'Ouest, sur la rive droite de l'Alishang, sous la zydrat musulmane de Mehtar-Lamech, le père de Noé, et sous le ghondi voisin. Dans l'Est, sur la rive gauche de l'Alingar, se dresse au pied de la montagne de Shâmatî une fondation bouddhique très nettement reconnaissable et qui ne comporte pas moins de deux stûpa (pl. XXXI d). Le plus voisin du rebord du plateau, ici très rocailleux, porte au haut de son flanc Ouest une blessure béante; mais comme celle-ci n'a pas pénétré jusqu'au coeur, elle ne présente pour les futurs archéologues aucun inconvénient, tout au contraire : le stérile travail des chercheurs de trésor leur procurera une économie de temps et d'argent. Le second stûpa se dresse à l'Est du premier, au milieu de la cour de son monastère, et, de ce fait, promet plus encore. Signalerons-nous enfin, au niveau même de la plaine, à mi-route entre cette fondation et le Qal`at-é-Serâj, un teppeh couvert d'éboulis de galets, analogue à ceux qui avoisinent Jelâlâbad (cf. pl. XXXII c) ? Mais combien l'intérêt historique de tous ces tertres pâlit-il devant ceux qui, en aval du confluent et sur les deux rives, recouvrent probablement, près de Mandrâwar, l'une des Nikaia d'Alexandre !

IV. — AUTOUR DE NAGARAHÂRA.

[Il faut en effet nous hâter de traverser, en même temps que la vieille route, la « grande rivière » qui nous sépare encore du district, archéologiquement fécond parce que naturellement riche, de Jelâlâbâd : et nous serions même aussitôt submergés sous l'abondance des sites à prospecter et à identifier, n'était le double secours que nous apportent, d'une part, le Mémoire de Ch. Masson dans l'Ariana antiqua (1841) et, d'autre part, la publication de M. J. Barthoux sur ses Fouilles de Hadda (2 vol., 193o et 1933). Entre ces deux ouvrages, d'un intérêt capital polir la région et auxquels nous sommes heureux de renvoyer le lecteur, ne sont venus s'insérer que les articles publiés par W. Simpson à la suite de l'expédition anglaise de 1878-80 (21). Il nous a été donné, pendant les mois de février et de mars 1923, de visiter en compagnie de M. et Mme A. Godard ce même district, et nous avons alors condensé nos principales observations dans deux rapports, restés inédits. On nous permettra, puisque tel est justement l'objet de la présente publication, d'imprimer ici le premier de ces deux documents et de renvoyer l'autre en appendice, ne serait-ce que pour l'intérêt rétrospectif que leur confère leur date dans l'historique des recherches et des fouilles.]

Kâbul, le Ier juin 1923.

« ... Un rapport archéologique sur Jelâlâbâd ne saurait être que très long ou très bref. Une description tant soit peu détaillée des nombreux vestiges encore apparents remplirait un volume; mais ce premier inventaire a déjà été fait, il y aura tantôt un siècle, par Ch. Masson. Assurément ce Mémoire de 52 pages in-40 devra être repris à loisir sur bien des points. Aucun des monuments qu'il signale n'a disparu, à l'exception d'un seul : il s'agit du « tope » qu'il note près de Sultanpur et que nous avons eu de la peine à retrouver déjà enfermé derrière les hautes murailles d'une maison neuve et en voie d'être rasé jusqu'au sol. En revanche, sa liste, si chargée