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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0152 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 152 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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142   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

lines isolées, et en apparence détachées l'une de l'autre, forment en réalité une petite chaîne orientée Est-Ouest. La plus orientale des trois présente, si l'on veut, vue sous certains aspects, une vague ressemblance avec l'avant-train d'un éléphant accroupi au bord de l'eau; aussi pourrait-on y chercher cette colline de Pîlu-sâr que Hivan-tsang signale, mais sans indication de distance, u au Sud-Ouest de la capitale », et qui devait ce nom au fait que le génie de la montagne se plaisait à prendre la forme d'un éléphant (4). Ce qui est sûr, c'est que sur son échine allongée, encore marquée à la tête par la pile de pierres d'une zyârat, il y a certainement eu des constructions anciennes. Enfin un peu plus au Sud (à 4o li de la cité, nous dit Hivan-tsang) les ruines dont est parsemé le dasht de Tataranzar se rapportent selon toute apparence à l'ancienne ville nommée par le pèlerin Si-pi-to-fa-la-sseu.

II. GROUPE DE CHARIKAR. - Mis en goût par ces identifications qui s'offrent d'elles-mêmes, on cherche à présent des yeux le grand stûpa que Kanishka, après de longs démêlés avec le nâga ou dragon d'un lac de montagne, aurait fondé quelque part dans le Nord-Ouest du Kapiça. De ce côté, la vallée est fermée par la haute chaîne de Paghmân et le district qui s'étend à ses pieds a pour chef-lieu Charikâr, sis à une douzaine de kilomètres à l'Ouest de Bêgrâm. Nous n'avons pas aperçu de raison spéciale pour faire de ce gros bourg, comme on l'a voulu quelquefois, l'héritier de l'Alexandrie-sous-Caucase ; mais avec ses quinze cents maisons et son bâzâr bien achalandé, il a évidemment remplacé pour les besoins du commerce local l'ancienne capitale du pays. Vers l'occident, sur les premières pentes, le dasht pierreux est toujours couvert de plantations d'arbresde-Judée, dont la floraison printanière, jointe au magnifique panorama de la plaine, attirait jadis les empereurs Moghols (5). Des vestiges de terrasses et d'autres constructions témoignent encore de ces villégiatures impériales, mais elles ne présentent pas grand intérêt artistique et rie sauraient se comparer aux restes des villas mogholes du Kaçmîr. Ces débris relativement modernes voisinent avec d'autres ruines qui, elles, remontent à la période bouddhique et dont nous allons énumérer les plus importantes.

ro Le Grand Stûpa de Tôp-Darrah. — Ce darrah ou val doit son nom au fait qu'il renferme le plus remarquable stûpa de la région de Kâbul. Son exécution soignée, le bon style de sa ceinture d'arches encadrées de pilastres indo-corinthiens et indo-persans, ses dimensions ailleurs presque inégalées (son tambour cylindrique mesure plus de 75 mètres de tour), enfin sa situation au pied de la montagne et au débouché de gorges suffisamment profondes pour donner naissance aux fortes inondations qui font partie intégrante de la légende (le dasht est d'ailleurs, au-dessous de cette place, encombré d'énormes cailloux roulés), tout invite à y reconnaître l'édifice dont la tradition attribuait la fondation à Kanishka. C'est en tout cas le seul monument qui réponde aux descriptions du pèlerin, et il reste aussi celui auquel chacun vous renvoie dès qu'on s'enquiert des monuments bouddhiques de la contrée. Malgré le trou que Masson y a fait creuser du côté de l'Est, juste au-dessus de l'escalier d'accès (6), il est encore assez bien conservé, du moins dans ses parties rondes ; mais le grand quadrangle attenant a été bouleversé par les cultures (pl. XXIX d).

20 Les autres ruines de Tô p-Darruh. Il ne faudrait d'ailleurs pas croire que cette fondation soit isolée. En s'y rendant de Charikâr on trouve aux approches du village non moins de deux monastères complets, avec leurs tumuli et leurs quadrangles attenants; et nous en avons encore aperçu un autre un peu plus au Sud. Mais c'est surtout en allant vers le Nord, toujours suivant la bordure de la montagne, que l'on peut faire la meilleure moisson de ruines.

30 Khvâjah-Seh-Yârân. — Tout d'abord, on rencontre la source et le village pittoresque-