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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0125 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 125 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LE BILAN

I15

j'ai toujours pensé que, de toutes les ruines de Balkh, cet Arg obligatoire et coûteux contenait celles qui étaient le plus inexorablement ruinées. J'irai même plus loin : la ville tout entière a été trop de fois détruite et rebâtie de ses propres débris, elle a trop prolongé jusqu'à nous son existence moribonde pour jamais fournir ce qu'on appelle un beau champ de fouilles. C'est ailleurs, c'est peut-être (sans aller plus loin) au nord de Tâsh-Qurghân et du vieux Khulm que nous avons chance de le trouver sous des tertres dès longtemps désertés et où les couches anciennes seront demeurées voisines de la surface. Ce que la vieille capitale provinciale, usée jusque dans ses os par sa trop longue agonie, ne saurait nous rendre, quelque vieux site écarté, dès longtemps mort et momifié sous les sables, nous l'aura conservé.

[L'EXPLORATION]. - Ceci m'amène tout naturellement à vous parler de l'autre partie de la tâche qui incombe à notre Délégation; car nous n'avons pas oublié que, parallèlement à nos premiers sondages de Balkh, nous devions poursuivre la prospection archéologique de la Bactriane. Malheureusement, il ne pouvait être question d'exploration tant que duraient les fouilles, car chaque matin il fallait m'y rendre comme un bureaucrate à son bureau. D'autre part, l'état de nos santés, déjà minées par six ans de voyages ininterrompus en Asie, nous a empêchés de remplir le programme que nous nous étions tracé pour l'été de 1924. Un des plus cuisants regrets que laisse l'écourtement de notre séjour est de n'avoir jamais pu, en la bonne saison, faute de pouvoir confier à un collaborateur expert la surveillance de mes coolies, aller chercher à quelque distance « dans le Nord-Ouest » de Balkh, sans doute aux abords de la route de Kélîf, les deux stûpa anciens que la tradition locale, retenue par Hivan-tsang, attribuait aux deux grands marchands Trapusha et Bhallika — ceux-là mêmes dont se réclament aussi de leur côté les traditions singhalaise et birmane. Évidemment le fait d'avoir, les premiers entre tous les hommes du présent âge du monde, fait une offrande de nourriture au nouveau Buddha parfaitement accompli et élevé un stûpa sur les rognures de ses cheveux et de ses ongles, leur avait valu un si exceptionnel mérite que chaque point cardinal revendiquait la gloire de les avoir vus naître, prospérer et bâtir. Que peut-il bien rester de ces vieux sanctuaires, comme de celui qui « à 70 li dans la direction de l'Ouest », c'est-à-dire le long de la route actuelle de Nimlik et d'Âqcheh, passait pour remonter au Buddha Kâçyapa, et par suite au précédent œon (22) ? Comme leur masse les rendait à peu près indestructibles, il serait bien surprenant qu'on n'en pût relever au moins quelques débris... Mais il faut bien laisser quelque chose à faire aux jeunes.

Récapitulons cependant le travail déjà accompli. Je ne vous rappelle que pour mémoire mes premiers rapports sur Bâmyân, le Kapiça, les environs de Kâbul, Nagarahâra et Hadda (1922-3). Dès le 20 février 1924, je vous ai adressé un itinéraire de Kâbul à Balkh dressé à l'usage de nos futurs délégués. Ce routier était supplémenté le 25 mars par des « Notes sur les antiquités bouddhiques de Haibâk » (23). De son côté, M. J. Hackin, refaisant en été le voyage que nous avons fait sous la neige, a pu découvrir près de Rûi le site curieux qui porte le nom de « Fille de (Khosrô) Naushirvân » et nous a conservé quelques débris de peintures sassanides. C'est du côté de l'exploration que notre jeune ami a cherché des compensations au fait que les fouilles lui étaient interdites en Bactriane, d'abord par la saison trop tardive, puis par le peu de temps dont il disposait : vous n'ignorez d'ailleurs pas qu'à cet égard, il a pris depuis au Kapiça, sur le site de Païtâvâ, une brillante revanche. Au mois d'août, quand nous avons pu obtenir de lui qu'il nous rejoignît à Shâdiân, sur les montagnes qui dominent Balkh dans la direction du Sud-Est, au-dessus du couvercle de plomb sous lequel disparaissait et étouffait la plaine, nous avons pu faire ensemble deux excursions. La première nous a menés à une grotte où les renseignements