ces cellules devaient avoir des pendants, encore intacts et invisibles, du côté du Nord. Il eût été intéressant d'être leur premier visiteur, et nous ne nous sommes pas fait faute de les chercher : mais de ce côté aucune autre cavité n'a été rencontrée par nos sondages. Le second point à élucider était de savoir si ces chambres avaient été jadis susceptibles de quelque utilisation pratique, par exemple comme celliers : en ce cas, comment y accédait-on ? Nous avions bien remarqué du côté de l'Est, dans le haut du corps cylindrique, l'amorce d'un petit tunnel; mais l'on n'y pouvait pénétrer qu'en rampant et c'était visiblement l'ceuvre d'un chercheur de trésors. Toutefois, nous avons pu établir par ce boyau la communication entre l'extérieur et la chambre du Sud-Est. Celle-ci communiquait-elle avec les trois autres cellules ? Pour tâcher de le savoir et ne négliger aucune chance de trouvaille, nous l'avons fait approfondir en enlevant toutes les terres meubles qui s'y étaient peu à peu accumulées. Ces recherches n'ont révélé aucune espèce d'ouverture latérale et c'est là-dessus que nous avons finalement arrêté les travaux. Que pourrons-nous bien faire tout à l'heure, quand nous aurons à suivre l'histoire du monument, de ces quatre chambres apparemment inutilisables ?
[LES DISPOSITIONS ARCHITECTURALES]. - Telles sont, brièvement résumées, les rares péripéties de cette fouille. Que nous a-t-elle donné ? A tout le moins le plan que je vous avais promis, et — je puis l'ajouter à présent en toute sûreté de conscience — le plan d'un stûpa bouddhique construit dans le style classique de l'Inde du Nord-Ouest. Si vous voulez bien jeter les yeux sur les dessins ci-joints [fig. 22-25], vous le constaterez d'emblée (18).
Tout d'abord, nous avons bien retrouvé la base quadrangulaire traditionnelle flanquée de quatre escaliers aux quatre points cardinaux. Dans l'espèce, cet énorme soubassement, construit intérieurement en terre battue et extérieurement en grosses briques crues, ne mesurait pas moins de 54 mètres de côté. Chaque escalier était large de ii mètres. De chaque côté de Ieur amorce une sorte de redan fournissait aux fidèles une plate-forme d'arrivée en même temps qu'il relevait la monotonie de chaque façade par un jeu de lumière et d'ombres. Aux angles de ces redans et sur quelques parties mieux conservées de la muraille on repère encore, à environ 3 m. 5o de distance l'un de l'autre, des vestiges de pilastres décoratifs, sans doute traités en stuc. Sur l'escalier Nord, nous avons eu la chance de retrouver le revêtement de mortier de quelques-unes des marches : elles nous ont donné les dimensions (3o cm. sur 3o) de chacun des degrés. Le bas de la plinthe conservée du premier étage nous a fourni le niveau supérieur du soubassement : d'autre part, nos tranchées nous ont permis de suivre son revêtement caractéristique en briques crues jusqu'à 9 mètres au-dessous de ce niveau : telle était donc sensiblement la hauteur de la terrasse de base.
Sur ce grandiose soubassement se dressait, comme d'habitude, un corps cylindrique en retrait, lequel ne mesurait pas moins de 43 mètres de diamètre. Il était par exception revêtu d'un parement de grandes briques cuites, mesurant en moyenne 55 x 29 X 8 centimètres. A sa base régnait une plinthe largement moulurée et qui devait être d'un heureux effet. Comme je vous en donne un croquis coté et une photographie [fig. 20 et p1. XIX c] et que, d'autre part, je n'ai pas de dictionnaire d'architecture sous la main, je crois plus prudent pour mon incompétence de ne pas s'engager dans la nomenclature des tores, des cavets ou des listels. Sur cette plinthe se dressaient, engagés dans la muraille perpendiculaire, au nombre de sept par secteur, des pilastres dont nous avons également relevé les bases; et, pour celles-ci encore, l'image me dispensera de donner une description technique de leurs moulures composites. Malheureusement, en aucun point nous n'avons conservé cet énorme tambour cylindrique sur une hauteur
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