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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0034 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 34 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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24   GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

fer tendent à devenir à leur tour de l'histoire ancienne. Comme nous le disait à Téhérân un jeune Persan de nos amis : « Il est vrai que nous n'avons ni routes ni railways; mais nous commencerons par l'aviation. » Toutefois, de même que le rail n'a pas tué la route, il y a peu d'apparence que l'avion supprime le train; et s'il se trouve encore un amateur de souvenirs rétrospectifs parmi les passagers du rapide Calcutta-Moscou par Kâbul et Samarkand, c'est à son intention que nous venons de consigner par écrit le récit de nos lents piétinements sur la route naissante — peut-être mort-née, peut-être aussi destinée à renaître — du Salang.

LA ROUTE DE BAMYAN. - Après ces anticipations tant soit peu risquées pour des profanes, revenons à l'étude, tout de même plus sûre, du passé. Nous avons réservé pour la fin la vraie grand-route d'autrefois, celle qu'a dû suivre Alexandre pour revenir de Bactres à Alexandriesous-Caucase. A la vérité nous devons commencer par signaler que son tracé, resté immuablement fixé dans la haute montagne, a subi sur le versant Nord une variante assez sensible, du jour où l'on a préféré, comme voie de pénétration, à la rivière de Balkh celle de Khulm. Nous aurons à revenir ci-dessous (p. 49) sur les raisons de cette déviation qui ne comporte pas moins de 260 kilomètres divisés en une dizaine d'étapes (9). Déjà elle nous a conduits ci-dessus (p. 20), en passant par Tâsh-Qurghân, jusqu'au gros bourg d'Haibâk. En amont comme en aval, le boyau du Khulm n'est qu'une alternance ininterrompue d'étranglements et de hernies. Avis aux amateurs de gorges romantiques : tel Sindbad le Marin perdu au fond du décor imaginé par Gustave Doré pour la Vallée-des-Diamants, ils pourront errer tout leur saoul, lieue après lieue, entre de hautes falaises calcaires qui dressent perpendiculairement à des trois et quatre cents mètres de hauteur leurs sommets déchiquetés et parfaitement inaccessibles (pl. IV a). Tantôt le chemin et le torrent se côtoient sur les éboulis pierreux qui encombrent ces couloirs rarement visités du soleil; tantôt le talweg devient franchement impraticable à moins de traverser à chaque pas le torrent ou de marcher dans son lit, ce qui n'est guère possible qu'en automne. Aussi le chemin prend-il de temps à autre le parti d'abandonner provisoirement son compagnon, et ondule pour un temps sur le plateau érodé dans lequel l'autre a si profondément creusé son auge crayeuse. Mais enfin le moment vient où c'est à son tour le torrent qui, tournant court, dit pour tout de bon adieu au sentier et le laisse escalader un contrefort conduisant au sommet du Qarâ-kotal, où l'embranchement de Balkh vient le joindre.

Il est de toute évidence qu'au temps de la prospérité de Bactres celui-ci, beaucoup plus direct et plus court, était le plus fréquenté des deux. Non plus que l'autre il ne présente d'ailleurs aucun obstacle particulier. Sortant de la vieille cité par la porte du Sud, il se trouvait sans doute bientôt confronté par le rebord septentrional du massif, qu'on appelle, ici aussi, l'Elburz. Mais, de toute antiquité, les torrents ont pris soin de pratiquer pour leur usage personnel dans cette haute muraille calcaire les brèches qui leur permettent de déboucher dans la plaine; et c'est par ces étroites embrasures que s'est ensuite glissée l'intruse qu'est la route, non parfois sans se faire bousculer au passage par le créateur et légitime propriétaire du tangî. Tel est constamment le cas, aussi bien pour le Khulm et pour le ruisseau qui descend de Shâdiân (pl. II c)- que pour le Balkh-Ab. Mais aussitôt ce défilé franchi, la grand-route de l'Inde voyait s'élargir devant elle un vaste cirque composé de simples collines : c'est assez dire qu'aucun obstacle sérieux n'intervient devant elle avant la première des trois grandes chaînes, et encore celle-ci présente-t-elle juste à point la passe du Qarâ-kotal. Toutefois le sol de cette apparente dépression est terriblement accidenté et comme plissé. Pour faciliter sa tâche, la route suit d'abord la rive droite du Balkh-51 (dont l'eau, si boueuse dans la plaine, est ici d'une belle couleur bleu-vert), puis celle d'un de