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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0155 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 155 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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AUTOUR DE KABUL

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Kabul ou de Bactres, avec les mêmes rebords terreux et abrupts et, sur le sommet, des traces d'enceintes concentriques. Quant au stûpa n° 2, situé un peu plus au Nord sur le penchant de la même chaîne et qu'on aperçoit très distinctement de la terrasse du maktâb de Saraï-Khvâjah, on nous a donné pour lui le nom de Luchakan, au lieu de Korrindar. L'habituelle ceinture d'arches supportée par des pilastres régnait sur la quarantaine de mètres de circonférence que mesurait jadis son corps cylindrique, en partie conservé. Enfin, encore plus au Nord, l'embranchement qui se détache sur la droite de la route de Jebel-Serâj, après le village de Kara-bâgh, nous a conduits aux tertres importants de Païtâvâ et de Bulandi-é-Padshahî qui, selon toute apparence, marquent (et ils sont loin d'être les seuls) le site de Si-pi-to-fa-la-sseu.

[Depuis lors, cette trop superficielle prospection a été, en deux points, approfondie et vérifiée par les fouilles de nos collaborateurs. Celles de M. J. Hackin à Païtâvâ (décembre 1924) ont exhumé le soubassement carré d'un stûpa de terre, jadis revêtu d'un placage en schiste sculpté (8) ; celles de M. J. Barthoux à Kâpiçî, dans l'un des couvents accrochés au versant Ouest de la colline sacrée, ont également mis au jour, près de l'escalier Est d'un petit stûpa, plusieurs pièces de sculpture sur schiste. Ces quelques trouvailles n'ont pas fait qu'enrichir par voie de partage, conformément à la convention franco-afghane, le Musée de Kabul, et à Paris, le Musée Guimet : elles nous ont apporté un témoignage historique d'importance. On comprendra bientôt l'intérêt de ces premiers sondages quand nous aurons à résoudre ci-dessous la question de l'extension occidentale de l'École du Gandhâra.]

II. AUTOUR DE KABUL.

Avant de descendre du plateau de Kapiça dans la basse vallée, il convient de prospecter également, au point de vue archéologique, le bassin jumeau de Kabul. Bien que moins luxuriant et serti dans un cadre moins grandiose que son voisin du Nord, sa valeur agricole et pittoresque est loin d'être négligeable. Interrogé par le Shâh de Perse sur la plus belle cité qu'il eût visitée, Alexandre Burnes n'hésita pas à lui répondre que Kabul — ce Kabul où il devait, neuf ans plus tard, trouver une mort violente — restait « le paradis de ses voyages » (9). Quand nous y avons séjourné, l'ancienne résidence royale du Bâlâ-Hisâr, détruite en 1879 par les Anglais, n'avait pas été relevée de ses ruines ; mais, derrière ses fossés et ses tours coiffées de toits coniques, l'Arg (qui allait bientôt connaître d'autres tragédies de palais) avait gardé quelque caractère; le tombeau de Bâbur restait fort impressionnant dans sa simplicité; et le bâzâr encombré de la cité, en dépit des incendies accidentels ou « punitifs », continuait à évoquer l'activité commerciale et le pêle-mêle de races qu'attestent tous les anciens témoignages (1o). Déjà dans la direction du Nord, entre l'Arg et le cantonnement de Shêrpur, l'Émir Habîb-Ullâh avait fait bâtir en style victorien la résidence de Dîl-Khûsha — dont, en un jour néfaste pour l'Afghânistân, les jardins ont bu depuis le sang de S. M. Nadir Shâh (1933) — et, par derrière, commençait à se développer une ville à l'européenne. Mais, reprenant une idée de son grand-père Abd-ur-Rahman (11), S. M. Aman-Ullâh avait entrepris de tracer dans la belle plaine de Chahâr-Deh, à l'Ouest des collines d'Asmai et de Shahr-Darvâzâ auxquelles s'adosse la cité actuelle, les larges avenues d'une capitale ultramoderne. On nous excusera de tourner le dos aux réalités présentes comme aux merveilles futures pour orienter nos esprits et nos pas vers un ancien Kabul, bien antérieur à l'époque musulmane, et dont ne survivent plus que de misérables débris : les archéologues n'en font jamais d'autres.

Aux amateurs d'antiquités qui voudront bien nous suivre jusque-là nous devons toutefois cet avertissement que les abords immédiats du Kabul actuel ne sont pas complètement dénués

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