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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0044 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 44 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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34   GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

le jardin moghol de Nimla avec ses beaux platanes et ses cyprès centenaires, sur sa droite le pavillon de Sultanpur, bâti par l'Émir Habib-Ullâh au-dessus d'une source chaude et qui servit en février-mars 1923 de résidence à la Délégation archéologique française (pl. XXXII a), et elle arrive enfin à Jelâlâbâd. En dépit de tous les travaux dont elle a été l'objet, avouez que ce ne fut pas sans peine.

DE KÂPIç"I A NAGARAHARA PAR LE LAMPAKA. — Aussi ne serez-vous pas surpris d'apprendre qu'à l'heure actuelle les tribus en transhumance et, d'une façon générale, tous les voyageurs à pied ou à cheval qui peuvent se dispenser de passer par la douane de Kâbul préfèrent prendre entre Chârikâr et Jelâlâbâd la vieille route non carrossable de Kâpiçî à Nagarahâra. En premier lieu elle est sensiblement plus courte, à peu près dans le rapport de l'hypothénuse d'un triangle rectangle à la somme des deux côtés de l'angle droit ; et ensuite elle est beaucoup moins accidentée puisque au lieu de deux passes au choix — Haft ou Lataband, Jegdalik ou Karkacha — qui toutes avoisinent ou dépassent 2.000 mètres, elle ne rencontre que le kotal de Bâdpash, lequel mesure à peine 1.600 mètres de hauteur. Il n'est pas nécessaire d'y aller voir pour y croire. Tout d'abord la carte anglaise le dit clairement. Puis, quand on descend le val de Têzîn sur l'itinéraire que nous venons de suivre, vous voyez s'étaler devant vous, par delà la rive gauche du Kâbul-rûd, les déclivités largement ouvertes que coupe en diagonale la vieille route; et enfin, du haut de la colline jadis sacrée du Bêgrâm de Kâpiçî vous voyez nettement celle-ci s'enfoncer vers le Sud-Est dans la percée ménagée par les eaux réunies du Panjshîr et du Shutul, du Ghorband et du Salang, et enfin de la rivière intermittente qui draine le Kôh-dâman (pl. IV t). Mais rien ne vaut mieux pour décrire une route que de l'avoir suivie, et nous n'avons eu garde d'y manquer. Or, à défaut du témoignage de Hivan-tsang et des gens du pays, le nombre des fondations religieuses que nous avons rencontrées chemin faisant eût seul suffi à nous prouver que nous suivions bien la vieille grand-route de l'Inde.

Au sortir de l'ancienne capitale, celle-ci contournait dans la direction de l'Est la colline sur laquelle s'élevait le fameux couvent des otages chinois, puis s'infléchissait au Sud-Est pour aller traverser à gué les rivières réunies du Panjshîr et du Ghorband un peu en amont de leur confluent avec la rivière du Kôh-dâman : en octobre, nous n'avons trouvé d'eau que jusqu'aux sangles de nos chevaux. Sur l'autre bord on a l'heureuse surprise de rencontrer une route due à l'Émir Habib-Ullâh (l'Émir martyr, comme on l'appelle à présent, car tout homme assassiné devient un shâhid). Il l'avait fait naguère construire, après avoir jeté un pont sur le Panjshîr à Gul-bahâr, pour se rendre commodément de son château de Jebel-Serâj au Nijrâo. Elle va, plate, large, ombreuse sous les mûriers qui la bordent, mais s'arrête bientôt au moment où la rivière s'engage sur la droite dans une cluse trop étroite pour qu'on puisse l'y suivre. Force est à la vieille piste d'escalader le plateau alluvial par la coupure d'un véritable petit cañon, puis d'onduler sur sa surface stérile et surmontée par des tours de guet qui sont des postes de police, jusqu'à ce qu'enfin, de l'autre rebord, on domine la verte vallée de Nijrâo, toute parsemée de tumuli. C'est la première étape, et l'on compte six krûr. La seconde qui en a sept, conduit non moins aisément au chef-lieu de la vallée de Tagâo, renommée jusque dans l'Inde pour l'excellence de ses grenades. La ligne de démarcation entre les deux vallées, indiquée sur la rive gauche du torrent de Nijrâo par un simple seuil de gneiss poli, est à peine sensible sur sa rive droite; et c'est également le long de la rive droite du Mâhîpar, la rivière du Tagâo, que continuent à défiler caravanes, clans de nomades ou convois de fruits. La troisième étape (neuf à dix krûr en tout) est un peu plus mouvementée. Le vallon se rétrécit entre des grès désagrégés et la piste sablonneuse