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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0156 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 156 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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146   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

de vestiges antiques. La première statue gréco-bouddhique qui soit enregistrée dans les annales de l'archéologie, celle qui fut envoyée par le docteur Gerard à la Société asiatique de Calcutta dès 1834, provient d'un site « distant de deux milles au Sud-Est de Kâbul » (12). De son côté, le Musée local possède un petit Buddha découvert près de la zydrat de Khvâjah-Safar, laquelle surplombe le bâzâr. On aurait donc tort de penser, contre toute vraisemblance, que les conquérants musulmans, quand (il y a un millier d'années) ils éprouvèrent le besoin de déplacer le siège du chef-lieu, aient trouvé dans son voisinage le site entièrement vierge d'idoles que leur zèle iconoclaste eût souhaité. Toute cette fertile région était semée de villages; et tout village prospère se faisait un devoir d'ériger stûpa et chapelles et de nourrir un couvent. Mais il n'en reste pas moins que l'importance des tertres, le nombre des ruines de pierre et la tradition locale sont d'accord pour indiquer que la vieille cité des temps bouddhiques s'élevait à 7 ou 8 kilomètres dans le Sud-Est de la ville actuelle, non sur le cours d'eau qui est devenu le Kâbul-rûd, mais sur la rivière du Logar. C'est du moins ce que nous avons cru pouvoir exposer, dès l'année même de notre arrivée, dans le rapport suivant :

Kâbul, le 3o octobre 1922.

« ... La capitale actuelle de l'Afghânistân est située, à une altitude d'environ 1.700 mètres, dans un cirque de collines d'une nudité toute classique. Celles qui bornent du côté du Sud-Est cet ancien bassin lacustre dominent les champs fertiles où la rivière du Logar arrose de ses derniers méandres les villages de Shêvakî, de Kamarî et de Bêgrâm, avant de se jeter dans le Kâbulrad. Leur versant septentrional a été, depuis tantôt un siècle, signalé par Ch. Masson comme semé de nombreuses ruines bouddhiques (13). Il n'a pas non plus échappé à ce sagace observateur que le nombre de ces fondations religieuses postulait le voisinage d'une ville importante. L'existence de cette dernière est toujours attestée par les dimensions des tertres, pour la plupart aujourd'hui couverts de tombes musulmanes, qui s'étendent entre le pied des collines et le cours principal ou les canaux dérivés du Logar; et à ces constatations matérielles vient s'ajouter le double témoignage de la tradition, tant musulmane qu'hindoue. A la première appartient l'appellation locale de Bêgrâm, qui sert en pays afghan à désigner l'emplacement de toutes les anciennes cités; l'indéfectible persistance de la seconde y ramène chaque année les marchands hindous de Kâbul pour leur fête du printemps (14). On est ainsi conduit à se demander si le Kaboura de Ptolémée ne se trouvait pas justement à cet endroit, c'est-à-dire à 7 ou 8 kilomètres dans le Sud-Est de la capitale actuelle [cf. supra, p. 32].

LES SITES. Laissons provisoirement de côté les tertres qui bossuent l'emplacement présumé de la cité ancienne pour ne nous occuper que des monuments bouddhiques qui, selon l'expression consacrée des textes, s'élevaient « ni trop loin ni trop près » de ladite cité. Les flancs tourmentés des rocailleuses collines auxquelles elle s'adossait n'abritent pas dans leurs replis moins d'une douzaine de fondations religieuses distinctes. Celles-ci commencent à se montrer sur la partie la plus occidentale en même temps que la plus haute de la chaîne, celle qui porte le nom de Shâkh-Barantai, à partir *de la gorge par où le Logar pénètre dans la plaine de Kâbul (i5). Mais les ruines sont surtout nombreuses dans les ravines qui convergent, en une sorte d'amphithéâtre, aû-dessus des cultures et des maisons de Shêvakî. Sur la droite l'établissement le plus considérable se cache au fond du val tortueux à l'entrée duquel le Surkh-Mînâr ou Pilier Rouge se dresse sur un monticule, au-dessus d'un stûpa à demi ruiné; de hautes murailles de soutène-