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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0096 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 96 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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86   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

de terre et qu'exploitaient sans vergogne les habitants des hameaux voisins, tout créait un ensemble de présomptions exceptionnellement favorables. Bien entendu, nous sommes allés droit à une place où la face lisse de deux ou trois grandes briques (on n'en apercevait pas alors davantage) décelait un coin de parement apparemment in situ. Ce fut chose assez vite faite que de dégager dans les secteurs Est-Nord et Nord-Ouest — avec, par endroits; toutes ses moulures et même, au-dessus, quelques bases de pilastres — l'ancienne plinthe du monument, et une partie de l'escalier Nord [pl. XIX c et fig. 20]. Mais nos efforts pour retrouver la plinthe sur l'autre moitié de la circonférence, celle qui regardait vers le Sud, ne furent pas couronnés du même succès : sauf dans le coin Nord de l'ancien escalier Ouest le revêtement de grandes briques cuites avait disparu complètement ou s'était irrémédiablement écroulé. Même dans les deux secteurs les mieux conservés, nous avions vite dû remarquer que la base de la plinthe était complètement engagée dans un massif de grosses briques crues reposant sur un lit de briques cuites, concassées et pilées, d'une trentaine de centimètres d'épaisseur. Cela donnait à penser qu'à un moment donné, le monument primitif et la partie toujours existante de son revêtement de briques cuites avaient été recouverts d'un monument de dimensions plus vastes encore. C'est là, vous le savez, le procédé ordinaire de restauration pour les stûpa, et il faut avouer que ce genre de monuments n'en comporte guère d'autre. Par bonne chance, la confirmation de l'hypothèse ne se fit pas trop attendre; dans le secteur Sud-Ouest, nous avons dégagé, sur un pourtour de plusieurs mètres et une hauteur de 75 centimètres, à 2 m. 5o de la circonférence de l'édifice primitif, la paroi du stûpa le plus moderne, encore recouverte de son revêtement en mortier de chaux [pl. XIX d] : et cette heureuse rencontre nous fournissait du même coup l'explication d'un autre petit fragment minuscule du même genre, aperçu dès le début dans le secteur Est-Sud et qui nous avait fort intrigués.

Jusqu'ici nous avions tant bien que mal reconnu, à mi-hauteur du tumulus, l'ancienne ceinture du « corps cylindrique » qui formait son premier étage, et, comme vous pouvez en juger par les photographies, le monument commençait à reprendre meilleure figure [pl. XIX a et b] : il nous restait à étudier ce qui subsistait de son dôme et de sa base.

Celle-ci se trouvait naturellement ensevelie sous l'éboulement des parties supérieures, plus qu'à moitié détruites; et, d'autre part, il était visible qu'elle n'avait jamais été parementée que de briques simplement séchées au soleil. C'était un travail assez délicat que de suivre et de dégager dans cet énorme pâté argileux l'ancienne croûte de briques crues. Ce fut aussi un travail assez dispendieux. Ce pays, décidément fort arriéré, ignore totalement l'usage de la brouette. Pour le transport des terres, nos travailleurs ne voulurent entendre parler que du mode consacré par l'usage du pays, à savoir le zambêl, sorte de civière d'osier à quatre bras, que l'on prend soin de remplir le moins possible et d'aller vider le plus lentement qu'on peut. Vous pouvez voir sur l'une de nos photographies l'illustration de ce procédé antédiluvien [pl. XX a]. Le pis était que nous devions transporter nos déblais assez loin, jusque par delà les champs déjà ensemencés qui entouraient le tô/ . Malgré tout, à force de patience et de temps, et aussi guidés par les quelques fragments de murailles orientées qui dépassaient encore les éboulis, nous avons réussi à remettre au jour sur les côtés Est et Nord [pl. XX b] les faces de l'ancienne terrasse. Les tranchées perpendiculaires à ces faces ou pratiquées parallèlement à leur pied ont toutes été rebouchées. Nulle part, je n'ai voulu laisser les fouilles descendues jusqu'au niveau du sol ancien, c'est-à-dire à deux mètres ou davantage au-dessous de celui des champs et des canaux environnants : le seul résultat eût été de créer, autour du tôp, une mare quasi permanente qui en aurait miné les fondations.