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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0025 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 25 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LA BACTRIANE   15

et les Hazâreh semi-nomades et enfin les bergers Turcomans ont beau y mettre la meilleure volonté du monde, la population est trop clairsemée pour utiliser dans des terrains de culture ou d'élevage toute l'eau qui ruisselle de l'Hindûkush. Celle-ci vient donc se perdre dans la cuvette formée par. la surélévation des dunes de sable qui empêchent les rivières d'atteindre l'Oxus — duquel, pour la même raison, aucun canal n'est dérivé sur sa rive gauche. Il faudra de longues années de paix et de bonne administration pour rendre à ce pays, si longtemps dévasté et décimé, sa prospérité première. Comme avec le progrès des temps de faciles travaux d'hydraulique, captant les torrents aux étroits débouchés de leurs ravins (cf. pl. II c), lui assureront à discrétion irrigation et houille blanche, et que, d'autre part, nous ne serions pas surpris qu'on y trouvât du pétrole, il est permis d'espérer que le Turkestân afghan redeviendra ce que disait Strabon, le proschèma, la « parure » de l'Ariane et le grenier de tous les déserts et montagnes d'alentour.

Un des traits sur lesquels insistent, en effet, tous les documents anciens est l'extrême densité de la population; et comme sans doute plus d'un lecteur sera resté rêveur devant la phrase de Justin sur « les mille villes de l'opulentissime Bactriane », une mise au point paraît ici nécessaire. Tout d'abord on peut déclarer sans hésitation aucune que, de ville digne de ce nom, il n'y en a jamais eu qu'une par rivière. Or, si l'on écarte du côté de l'Est la Kokcha qui arrose la région déjà montagneuse du Badakshân et sa capitale Fâïzâbâd, et à l'Ouest le Bâlâ-Murghâb qui appartient plutôt à la Margiane, on ne compte en Bactriane que cinq rivières. Les cinq villes sont également là, bien que toutes en voie de déplacement. Kunduz est menacée par la prospérité croissante de Khânâbâd, située en amont sur un sous-affluent. Khulm a été abandonnée presque entièrement au désert, la vie et le commerce ayant remonté à Tâsh-Qurghân. Nous avons déjà dit que Mazâré-Sharîf (pl. II a-b) a supplanté Balkh. Sar-é-Pul tend à jouer le même mauvais tour à Shibirghân; et, délaissée par la route d'Hérât, Andkhoï subit la concurrence de Maimaneh : toutefois chaque rivière abreuve et nourrit encore une agglomération humaine de quelque importance. Par ailleurs on ne trouve que de rares villages : groupes de fermes pour paysans "sédentaires; quartiers d'hiver (gishlâq) pour pasteurs nomades; sièges de marché portant simplement le nom du jour de la semaine où celui-ci se tient; enfin lieux de pèlerinage qui ne doivent leur existence qu'à la zyârat autour de laquelle leurs maisons se sont groupées. Qu'il en fût de même autrefois, avec cette seule différence que les villages étaient beaucoup plus nombreux, nous en trouvons la preuve dans le grand nombre de teppeh qui bossuent encore la plaine et dont la surface, toute couverte de menus tessons d'argile cuite, atteste une longue fréquentation humaine. De dimensions toujours restreintes, ces tertres ont lentement surélevé au cours des siècles leur noyau artificiel ou naturel grâce aux débris dés maisons de terre, sans cesse croulantes et rebâties sur le tas. La régularité avec laquelle leurs croupes arrondies se distribuent dans la campagne a suggéré les hypothèses les plus fantaisistes : elle nous paraît commandée par le fait que les cultures dépendant de chaque centre habité ne pouvaient s'étendre que sur un rayon assez court et à peu près toujours le même, déterminé qu'il était par la longueur des jours et la mesure des forces humaines. Ne cherchez pas ailleurs que dans ces centaines de petites bourgades rurales les « mille villes » de Justin.

Nous aurons à revenir ci-dessous (p. 76) sur ce que l'espacement et l'existence même de ces monticules nous apprennent de l'ancien état social du pays : pour l'instant nous ne voulons retenir qu'un fait, c'est que ces teppeh, pour qui vient de l'Est, croissent en nombre à mesure que l'on approche de Balkh, et que ce sont les tumuli de Balkh même qui seuls atteignent, en hauteur comme en largeur, des dimensions vraiment imposantes (8). Ainsi tous les témoignages concordent pour nous conduire à ce district, comme à la partie du pays de beaucoup la plus favorisée de la nature, et par suite le plus volontiers fréquentée par les hommes. Nous n'avons encore