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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0106 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 106 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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96   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

il faudrait d'abord démontrer qu'Ardeshîr (226-240) et Shâpûr II (309-38o) avaient rétabli une suzeraineté effective, et non point seulement nominale sur ces confins de leur empire. Laissons donc les bonnes âmes croire que, conformément aux voeux de ses fondateurs, le stûpa vit se dérouler sur ses terrasses, pendant deux cents ans et plus, les pieuses processions des fidèles; et, comme on ne prête qu'aux riches, imputons aux Huns Hephtalites un acte de vandalisme de plus. La terrible dévastation qu'à partir de 425 leurs hordes promenèrent sur la rive gauche de l'Oxus ne rend cette imputation que trop vraisemblable.

De toutes façons, la restauration de notre stûpa ne dut être entreprise que cent vingt-cinq ans plus tard, après la destruction du pouvoir des Hephtalites, par la dynastie bouddhiste de religion et turque de race qui, sous couleur d'alliance avec les Sassanides contre l'ennemi commun, s'installa dans ce pays vers le milieu du vie siècle. Le caractère sommaire et maladroit de cette reprise confirme, vous l'avez vu, cette date tardive. A aucun moment on ne put envisager l'idée de remettre le monument dans son état primitif. Tout ce qu'on imagina de tenter, ce fut de dissimuler sous un revêtement grossier, mais tout battant neuf, les ravages des hommes et du temps. Qui pis est, nous avons vu que l'on emprunta sans vergogne au stûpa original nombre des belles briques cuites qui lui restaient encore pour en faire le lit de briques pilées destiné à servir d'assises à son nouveau capuchon de briques crues. J'inclinerais à croire que c'est au cours de cette prétendue restauration que s'improvisa ce que nous avons appelé l'énigme du premier étage [p. 87]. Les maîtres de la nouvelle oeuvre ne pouvaient, non plus que nous, manquer de s'apercevoir que l'ancien parement de briques cuites était particulièrement malade, ou même totalement absent, du côté du Sud. Ne serait-ce pas simplement cette constatation qui les conduisit à ménager de ce côté du corps cylindrique les quatre grands vides circulaires aveugles que nous avons décrits ci-dessus ? Dans cette hypothèse, que je soumets au jugement des hommes du métier, leur but aurait été simplement d'alléger le poids et de diminuer d'autant la poussée de la masse centrale contre le secteur le plus précaire, parce que le moins bien étayé, de leur nouvelle façade circulaire.

Quoi qu'il en soit sur ce point, il reste très probable que l'entreprise de réfection fut tant bien que mal conduite jusqu'au bout; et si le monument y perdit de sa première élégance de lignes, du moins fut-il rétabli de la base au faîte. C'est le stûpa ainsi restauré qu'a vu Hivan-tsang en 63o : car, que celui-ci l'ait ou non mentionné, il n'a pu sûrement s'empêcher de le voir. Mais pourquoi, je vous le demande, n'est-ce pas justement lui qu'il a couché sur ses tablettes ? Assurément le Tôp=é-Rustam n'a plus « deux cents pieds » de hauteur; mais sûrement il les a eus. Que par ailleurs, il soit bien situé au Sud-Ouest du vieux Balkh, c'est ce dont un coup d'oeil jeté sur le plan provisoire de la cité (fig. II) vous convaincra aussitôt : car vous n'ignorez plus que l'actuel Burj-é-'Ayarân marque l'angle Sud-Ouest de l'enceinte ancienne. Comme dans ces parages il n'existe à la ronde que ce seul tôp (le Takht-é-Rustam ayant été mis dès l'abord hors de cause), il s'ensuit que la charge de la preuve incomberait à qui nierait l'identité de notre stûpa avec celui qui a l'honneur de figurer dans le Si-yu-ki.

J'ouvrirais volontiers , ici une parenthèse pour faire état d'un autre renseignement que nous donné en passant le pèlerin et qui ne manque pas d'intérêt pour l'histoire de l'art indopersan. Au milieu de la décadence générale des techniques, nous venons de voir que la technique du stuc — tout comme fait aujourd'hui celle de la céramique émaillée — s'était conservée dans le pays, où d'ailleurs la pierre à chaux abonde au pied de la montagne. Mais Hivan-tsang ajoute que cet excellent enduit servait de fond et de support à un système de décoration digne de remarque. Stanislas Julien va sans doute un peu fort quand il traduit que le stûpa était orné