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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0145 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 145 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES ANTIQUITÉS DE BAMYAN ET DES VALLÉES ADJACENTES   135

bleue et verte ou blanc vitreux, qui intéresseront sûrement les spécialistes. On y trouve aussi de nombreuses monnaies : mais le petit lot qu'on nous a montré ne remontait, tout comme les débris de kâshî, qu'à la période musulmane. Le lamentable aspect de ces ruines s'accorde visiblement avec les récits des historiens (8). Ceux-ci nous content que Chengiz-K han, rendu furieux par la mort d'un de ses petits-fils, tué devant Bâmyân, voulut offrir ses à mânes, en guise de sacrifice funèbre, la totale destruction de la ville et l'extermination complète de ses habitants, y compris les chiens et les chats. Ce que nous a laissé cette exécution impitoyable porte encore le nom — plus banalisé que nous n'avions d'abord pensé — de Shahr-é-Gholghola ou « Ville des Sanglots »•

SHAHR-É-ZOHÂK. — Il paraît probable que la première destruction de la citadelle située à une vingtaine de kilomètres plus à l'Est et connue sous le nom mal famé de Shahr-é-Zohâk, date du même temps. C'est également sur les falaises qui dominent à pic la rive droite de la rivière que celle-ci dresse, à deux niveaux différents, les restes de ses deux enceintes de fortifications (9). Elles ne mériteraient guère d'attirer l'attention des archéologues si toute une face des murailles modernes n'avait été édifiée sur une ligne de constructions plus anciennes. Nous n'avons pas compté moins de six salles rondes et recouvertes d'un dôme, toutes bâties en grandes briques posées à plat et maçonnées en encorbellement, ce qui est un signe non équivoque d'antiquité. Ces salles étaient réunies deux à deux par un couloir, voûté dans le même style. Ces dispositions et ces procédés de construction nous ont singulièrement rappelé les celliers et les corridors voûtés gandhariens, et notamment ceux de Takht-î-Bahî. Il est probable qu'ici aussi nous avons affaire à des greniers à grain; mais rien ne prouve qu'ils aient jamais fait partie des dépendances d'un monastère. L'importance stratégique du site est au con traire évidente et a dû de tout temps être reconnue. Ce promontoire presque inaccessible commande non seulement l'entrée orientale de la vallée, mais le confluent du Kalû et l'amorce de la traverse qui, comme nous avons déjà dû le noter à plus d'une reprise, mène vers Kâbul.

LE COUVENT DE ÇÂNAKAVÂSA. — ICi, il nous faut ouvrir une parenthèse pour suivre' le pèlerin chinois dans une de ses pieuses excursions, jusqu'au couvent qui, entre autres reliques, conservait le bol et la tunique miraculeuse du patriarche Çânakavâsa. La traduction de M. P. Pelliot met, en effet, hors de doute que cette excursion de 200 li s'est faite au « Sud-Est » et non, comme l'avait écrit par erreur Stanislas Julien, au « Sud-Ouest » ; elle ne nous conduit donc pas, comme nous nous l'étions un instant demandé, vers les gorges et les lacs du Yakh-walang sur le cours supérieur du Band-é-1✓mîr ou rivière de Balkh, mais du côté opposé de la vallée de Bâmyân : or celle-ci ne possède, à notre connaissance, d'issue sud-orientale fréquentée que le chemin qui, comme nous venons de le redire (cf. supra, p. 27 et 49), diverge de la grand-route au pied de Shahr-é-Zohâk et remonte le cours torrentueux du Kalû vers la passe de Hajigâk. Ce point établi, la seconde question qui se pose est de savoir jusqu'où nous mènent les 200 li en chiffre rond — soit quatre jours de marche — que mentionne le pèlerin. Leur point de départ, stipule-t-il, est le « sanghârâma du Buddha couché » aux abords orientaux de la grande falaise sculptée. Or, de là au caravanséraï de Topchi on compte déjà 5 krur; de Topchi à Kalû, 9; de Kalû à Gardan-Dîvâl, sur le haut Hêlmand, io : soit au total 24 krur ou environ 70 kilomètres = 210 Ii. Ce serait donc seulement « après avoir franchi les grandes Montagnes neigeuses », c'est-à-dire le Kôh-é-Bâbâ, et à partir du pied Sud de la passe de Hajigâk qu'il faudrait en principe chercher « vers l'Est » le vallon verdoyant et bien arrosé où se cacheraient les vestiges du couvent riche en reliques dont la renommée détourna pour une fois Hivan-tsang de la grand-route (Io).