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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0133 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 133 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES ANTIQUITÉS DE LA VALLÉE DU KHULM

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tourne vers l'Est. Nous passons un premier village pour lequel on nous donne le nom de PaïnTangi, puis un second, lequel serait justement Qaleh-Surkh; et voici qu'enfin, après deux heures d'amble et de trot, les falaises rocheuses et calcaires remplacent sur notre droite les croupes arrondies entre lesquelles nous circulions. Dans leurs hautes parois se creusent des ouvertures

béantes à demi obstruées par des restes de murailles de terre : c'est là le but de notre excursion (pl. XXVIII f). Si rébarbatif que soit l'aspect du site, puisque nous avons tant fait que de venir jusqu'à lui, nous en entreprenons l'ascension. Ce calcaire tantôt se délite spontanément en une rocaille qui croule sous le pied et tantôt se polit en dalles penchantes sur lesquelles tout faux pas coûterait cher. Plus d'une fois nos souliers ferrés risquent de nous faire rompre le cou; mais enfin nous parvenons à l'entrée de la grande caverne pour n'y trouver rien d'autre que du guano de pigeons bleus, les ossements promis tant d'hommes que d'animaux, et aussi, détail inattendu et dû aux infiltrations qui traversent les voûtes, des stalactites de glace, voire des stalagmites qui représentent admirablement des liiiga. N'étant malheureusement pas équipés en spéléologues, nous ne pouvons explorer les obscures profondeurs qui se perdent sous la montagne. L'aspect farouche de ces lieux écartés et leur difficulté d'accès nous rappellent invinciblement la grotte de « Kaçmîr-Smats » dans le district de Peshâwar et celle d'Amarnâth au Kaçmîr (2) : aussi bien l'objet du pèlerinage annuel, qui attire à cette dernière caverne des fidèles de tous les coins de l'Inde, est-il justement un linga de glace, image de Çiva. Les ossements aidant, il est difficile aux visiteurs européens, toujours hantés de leurs souvenirs druidiques, de ne pas laisser trotter leur imagination et de ne pas se demander si Qaleh-Surkh ne fut pas jadis le théâtre de quelque culte sanglant, de dénomination çivaïte, pratiqué par les sauvages habitants de ces montagnes. Une hypothèse moins romantique, mais encore suffisamment macabre, expliquerait mieux le pêle-mêle de cette jonchée d'ossements humains de tout âge et de ces carcasses de bêtes. En même temps que des buts de pèlerinage, ces vastes cavernes étaient des places de refuge en cas d'invasion. La dernière fois mal en aurait pris aux réfugiés, et les malheureuses familles qui y avaient cherché un asile avec leurs troupeaux y auraient été assiégées et réduites, après avoir dévoré leur bétail, à s'y laisser mourir de faim.

DOKHTAR-E-NAUSHIRVÂN. - Le lendemain, ier décembre 1923, à l'étape de Rûi, nous lisons sur notre carnet de notes : « La liste des antiquités signale une ruine à Zad-Khwâl et une autre au site de « la fille de Naushirvân » : mais archéologie et pittoresque ont eu également tort aujourd'hui à cause de la tourmente de neige. Qui aura beau temps verra... » L'été suivant, M. J. Hackin a eu beau temps et a su voir. Le 22 juin 1924, il a constaté que rien ne valait la peine d'être noté à Zad-Khwâl; mais le 23, il a relevé, non sans difficulté, outre de nombreuses grottes et le « château de Khosrô Naushirvân », le site mis au compte de sa « fille » : et l'ensemble lui a paru valoir d'y revenir plus à loisir en novembre de la même année (3).

HAISÂK. - Haibâk est un gros village situé vers le milieu du cours du Khulm, à l'endroit où cette rivière, jusqu'alors enserrée dans d'étroites gorges rocheuses, voit soudain sa vallée s'élargir pour se refermer d'ailleurs bientôt après. Au pied d'un vieux fort en ruines, un petit bâzâr assez actif s'étale à l'aise près d'un caravanséraï qui est l'une des principales étapes sur la route moderne de Kâbul à Mazâr-é-Sharîf par Bâmyân et Tâsh-Qurghân. Son altitude modérée, qui est d'un peu plus de 1.000 mètres, tient toujours en réserve, l'été quelque fraîcheur pour les caravanes qui montent des plaines torrides de la Bactriane, et l'hiver un notable adoucissement de la température pour celles qui descendent des passes glacées de l'Hindûkush; en toute sai-