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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0076 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 76 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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66   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

dans la portion occidentale de la ville, particulièrement entre la route d'Âqcheh et celle de Kélif. De ce côté s'élèvent notamment les restes de l'ancien Chahâr-su ou carrefour du bâzâr; ceux

de deux collèges dont il ne reste que les porches; ceux d'une belle mosquée à laquelle la har-

diesse de ses arches encore debout a valu d'être marquée sur le plan général et photographiée [fig. 12 et pl. XXVI b] ; et enfin de nombreux pans de murailles [fig. 13 et pl. XXVI c et 4 vestiges des palais dont parlent Marco Polo et les auteurs arabes (6). Mais des débris analogues sont

dispersés un peu partout tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'enceinte et, en attendant la venue d'un spécialiste de l'art de l'Islam, je vous en épargne l'énumération. Je crois toutefois devoir vous signaler, enfoui sous les tumuli du centre de la ville, l'existence d'un charmant hammâm, très joliment dessiné et dont j'ai relevé les ingénieuses dispositions [fig. 15]. Quant aux innombrables zyârat beaucoup ne sont que de simples tombeaux blanchis à la chaux comme celui que vous pouvez apercevoir auprès d'un vieux tronc d'arbre desséché, en dehors et au pied de la muraille moderne de l'Est, au premier plan et à gauche de la photographie ci-jointe (pl. VI d). Les deux plus intéressantes au point de vue architectural sont situées de ce même côté. C'est à savoir la petite chapelle voûtée de Khalîf-é-Pîr [pl. XXVI a], proche du Teppeh-Zargarân, et l'édifice plus imposant, mais en grande partie ruiné, de Khvâjah'Akkaseh Valî (fig. 14 et pl. XXV). Vous trouverez l'emplacement de ce dernier marqué sur le plan au voisinage immédiat des restes encore imposants de la muraille ancienne.

Tout compte fait, les deux monuments musulmans les plus importants et les mieux placés, en plein cœur de la ville, demeurent l'arche et la mosquée que vous avez déjà dû remarquer sur les photographies qui ont passé sous vos yeux [cf. pl. V c et IX-X a]. Ils se font javâb — « réponse », c'est-à-dire « pendant » — de chaque côté de la route qui mène du Fort à la porte de Bâbâ-Kôh, dans la partie abandonnée du bâzâr. L'arche ouverte à l'Ouest serait l'entrée monumentale du madrassah de Seyed Subha Kuli Khân [fig. i6 et pl. XXIV c et d] : le collège lui-même s'étendait par derrière et, selon le plan habituel, dessinait une vaste cour carrée sur laquelle s'ouvraient les chambres. Aujourd'hui tout est rasé, et l'on m'a répété l'histoire que les briques en ont été emportées à Mazâr, il y a une cinquantaine d'années, par le gouverneur Mohammed 'Allâm Khân pour servir à des constructions nouvelles; le fait est d'autant plus vraisemblable que Burnes a encore vu à Balkh non moins de trois collèges en grande partie debout. La décoration en tuiles vernissées — appliquée, il faut le dire, sans grand souci de sa solidité — est malheureusement tombée presque partout, sauf sous la voûte. C'est le sort habituel de cette sorte d'épiderme factice, d'un effet si séduisant, mais d'une durée si éphémère, dont le goût persan aimait à couvrir ses constructions de briques. Ce fard une fois tombé, les outrages du temps n'en apparaissent que plus irréparables.

La mosquée [fig. 17 et pl. XXIII-XXIV] montre un visage un peu moins ravagé. Attachée à la tombe de Khvâjah Abul-Nasr Parsar — dont à Balkh chacun se rappelle le nom, mais dont personne ne sait plus la date — on l'appelle par abréviation la Masjid-é-Sabz, la « Mosquée Verte », à cause du ton bleu vert des tuiles dont son dôme à demi écroulé est encore partiellement revêtu. La nuance turquoise de ces kâshî évoque aussitôt la teinte de la grande coupole de Meshhed, construite par les soins de Gauhar-Shad, la belle-fille de Tîmûr-Lang. D'autre part le dôme côtelé rappelle celui du petit édifice d'Hérât attribué à la même princesse, sans parler du Gur-Emîr de Samarkand. Ces traits nous reporteraient au début du xve siècle; mais les contreforts dont la coupole s'étayait intérieurement ne témoignent guère en faveur de l'habileté ni de la hardiesse de l'architecte. D'autre part, si la façade est de belles proportions, que dire des deux pilastres qui l'encadrent, et dont les cinq éléments constitutifs, reposant on ne sait comment sur