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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0146 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 146 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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136   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

LE BASSIN DU KUNDUZ-DARYA. Le zèle de Hivan-tsang nous a ainsi entraînés à sa suite hors du bassin de l'Oxus dans celui de l'Hêlmand. Hâtons-nous de retourner sur le versant Nord des montagnes; et puisque nous n'avons pu (on l'a vu ci-dessus p. 18) suivre de bout en bout le cours de la rivière de Bâmyân, depuis sa source jusqu'à Kunduz, notons du moins les antiquités que nous avons cru entrevoir dans ses vallées latérales, celles de Saighan et de Kamard sur la rive gauche, celle d'Andar-âb sur la rive droite. Le compte en sera vite fait, du moins si nous en excluons les grottes qui, elles, seraient, au contraire, impossibles à dénombrer; car quel darrah d'Afghânistân n'a pas ses samuch ?

Dans la vallée de Saighan nous regrettons de n'avoir pu visiter le qaleh qui se dresse sur un roc isolé, un peu à l'est du confluent de la rivière avec le petit torrent descendant du col d'Âqrobât ; il serait intéressant de vérifier s'il ne recouvre pas un château fort plus ancien. Dans la vallée de Kamard, ou plutôt dans la magnifique gorge latérale qui conduit à Madar, nous avons dû également, en novembre 1923, passer sans nous arrêter devant un Kâfir-qaleh niché dans une sorte de poche de la paroi Ouest (pl. IV c) et où l'on distinguait deux rangées superposées de grottes au-dessous de ruines d'habitations. Les accès artificiels de cette étrange résidence ont été détruits par le temps; et quand, en juin de l'année suivante, M. J. Hackin en tenta l'escalade, une glissade causée par ses bottes ferrées faillit lui coûter la vie. L'un de ses hommes, qui réussit à grimper pieds nus, lui assura d'ailleurs que nulle part, pas plus sur les murailles des maisons que sur les parois des cavernes, il n'avait aperçu aucun vestige de décoration.

Dans l'Andar-âb (cf. supra, p. 22), un peu en amont de Banu, une ruine moderne nous a donné une curieuse leçon de choses : nous avons traversé une petite ville désolée et croulante qui n'était autre qu'un cantonnement militaire abandonné depuis tantôt quinze ans ; dans un demi-siècle, il n'en restera que d'informes décombres. Aussi, comment être surpris que le site de l'ancienne capitale ne se laisse pas aisément retrouver ? Assurément, le grand plateau alluvial situé immédiatement à l'Est de la maison du Gouverneur et dont les falaises découvrent des substructions bâties en cailloux roulés, peut représenter le site d'une ancienne ville. Dominant de trois côtés les rizières et presque détaché de la montagne, il était aisé à défendre; et par ailleurs, il comporte bien les dimensions, plutôt considérables pour le chef-lieu d'une si petite vallée, que lui attribue Hivan-tsang (14 à 15 li, soit près d'une lieue de tour). Comme on y a trouvé de vieilles monnaies, l'hypothèse est plausible : en fait, elle restera difficile à contrôler, non seulement à cause des cultures et des cimetières, mais encore de l'ingrate nature des matériaux : même si les restes des trois couvents et du stûpa ancien que signale le pèlerin existent encore, comment les distinguer du « pudding » de galets dont sont farcies les falaises ? Un autre contrefort analogue et qui commande également le passage à 3 ou 4 kilomètres en aval, celui de Kishnabâd, a attiré aussi notre attention ; mais nous n'avons trouvé à sa pointe que les vestiges des circonvallations d'un grand qaleh et non d'une ville. De toutes manières, c'est du côté du centre administratif actuel qu'il faudra chercher ; car au-dessous la vallée se rétrécit trop pour pouvoir rien loger, ne fût-ce qu'un gros village. Faut-il résumer, en finissant, l'impression que nous ont laissée nos pérégrinations sur les pentes Nord de l'Hindûkush ? Il nous a semblé qu'au point de vue archéologique nous n'avions pas de ce côté — Bâmyân excepté — grand-chose à attendre de la montagne ; il n'en va heureusement pas de même sur l'autre versant.

1. (P. 122). Ce renseignement, recueilli localement, nous a été confirmé par un lexique indigène que nous avons eu sous les yeux. — Sur l'ancien nom de Haibak (Saman

gin ou Simingin) prière de se reporter aux références données à l'index. — Comme depuis notre premier passage à Haibak (4-6 décembre 1923) ce site n'a fait l'objet d'aucune