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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0040 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 40 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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30   GEOGRAPHIE DE LA ROUTE

tivement la vallée de Kâbul. Une sorte de consensus général s'est établi que dans le Kôhistân du Nord-Ouest de l'Inde il n'y a et n'y a jamais eu de toute antiquité que Kâbul. Quant à Kâpiçi, la vieille capitale ainsi rétrospectivement éclipsée par sa moderne rivale, personne ne s'est jamais avisé, pour autant que nous sachions, de contester son existence, ni non plus son importance, depuis que les traductions européennes de Hivan-tsang, corroborées par les recherches de Ch. Masson à Bêgrâm, ont achevé de les attester. Son cas fut beaucoup plus mortifiant : on l'a froidement ignorée. — Le beau malheur, dira-t-on, et voilà-t-il de quoi morigéner doctoralement tout le monde ? — Qu'on veuille bien nous excuser. Nous ne prétendons nullement que cette correction, de détail doive renouveler de fond en comble l'histoire ancienne du pays; mais il en va autrement pour la question qui nous occupe; car de la même manière quasi automatique que nous avons décrite et sous l'empire des mêmes préventions, on a décidé d'autorité que la vieille grand'route de l'Inde passait obligatoirement par Kâbul, et c'est justement ce qu'elle se gardait de faire.

PAYS D'EN HAUT ET PAYS D'EN BAS. — Toujours en nous plaçant à notre point de vue particulier, il est un second fait géographique, trop négligé jusqu'ici, et que nous demandons la permission de mettre davantage en lumière. Quoique nous ayons indiscutablement traversé l'Hindûkush, nous sommes encore fort loin de nous trouver à l'entrée ou au niveau de la grande plaine indienne. Nous sommes bien descendus, comme on dit dans le pays, jusqu'au « Kôh-dâman »; mais, ne craignons pas de le répéter, ce « Piémont » n'est encore qu'un plateau et, plus précisément, le rebord oriental du plateau iranien. Des i.600 mètres de Kâpiçî et des 1.78o mètres de Kâbul aux 35o mètres de Peshâwar ou aux 270 mètres d'Attock, la dénivellation est notable. Or, elle se fait en deux temps : d'abord par un ressaut plutôt brusque jusqu'à Jelâlâbâd, qui est déjà au-dessous de 600 mètres; puis, si l'on fait abstraction des collines bordières du Gandhâra, en pente beaucoup plus douce jusqu'à la jonction avec l'Indus. La « vallée de Kâbul », puisqu'il plaît à nos contemporains de l'appeler ainsi de bout en bout, se partage donc naturellement en deux parties fort distinctes : l'une, relativement plane et déjà indienne, borde le cours inférieur de la rivière depuis Jelâlâbâd jusqu'à Attock ; l'autre, encore très accidentée, occupe le premier gradin de l'Irân. On imagine aisément quels changements une différence d'altitude de mille mètres ou davantage peut entraîner dans le climat de ces deux régions, la haute et la basse, comme dans le tempérament de ses habitants. Ce fait de géographie physique, à condition de nous en souvenir, nous aidera plus tard à nous expliquer bien d'apparentes contradictions historiques. Assurément il est naturel que les deux moitiés d'un même bassin fluvial, dont les dimensions sont en somme restreintes, tendent à s'imposer réciproquement le même régime politique; mais, dans le cas présent, c'est un fait qu'à plusieurs reprises elles ont eu — et qu'elles ont encore — des maîtres distincts.

Le terrain que doit traverser notre route ainsi reconnu géographiquement, et historiquement débarrassé de toute idée préconçue, regardons la carte avec des yeux neufs. Pour nous aider à descendre le véritable degré d'escalier qui nous sépare encore de Jelâlâbâd (l'ancien Nagarahâra), nous songerons comme d'habitude à faire appel aux rivières. Or il ne s'en offre à nous que deux, qui d'ailleurs ne tarderont pas à se rejoindre : dans la cuvette du Nord, le Panjshîr, qui arrosait Kâpiçî; et dans celle du Sud, le rid sur lequel on a rebâti le Kâbul moderne. Entre ces deux voies, les seules existantes, le choix des historiens et des géographes européens était fait d'avance, puisque, par définition, la vieille route de l'Inde n'avait pu se dispenser de passer par Kâbul. Dès sa sortie du couloir du Ghorband elle aurait donc tourné droit au Sud sur un parcours de quatre-vingts kilomètres avant de reprendre à angle droit la direction du Panjâb. A la vérité l'exact et consciencieux Hivan-tsang avait expressément noté tout le contraire : de Kâpiçî il