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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0118 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 118 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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108   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

le fond de notre puits de sondage. Cette opération extravagante réussit parfaitement : la dureté de cette terre de Balkh est telle qu'elle permet les plus audacieuses entreprises de fouissage; et puis il y a un dieu pour ceux qui ne sont pas ingénieurs. L'évacuation des déblais par notre escalier souterrain se faisait beaucoup plus aisément que par le treuil, et notre puits s'approfondissait à vue d'oeil. J'espérais raisonnablement toucher le fond et le terme de la fouille, quand, avant-hier, lundi, nous avons entendu un son plus creux du côté de l'Ouest. Une poche hardiment creusée de ce côté nous mettait en présence d'une, puis de deux grandes jarres de terre cuite capables, comme celles d'Ali-bâbâ, de servir de cachette à un homme. Elles mesurent en effet I m. 15 de hauteur, go centimètres à la panse et 6o centimètres à l'embouchure comme au pied. Engagées dans un massif de grosses briques crues, elles reposent à i6 mètres de profondeur sur une nouvelle couche de cendres, preuve que nous n'avons pas encore atteint le sol primitif.

Nous en étions là de nos constatations quand une forte tourmente de neige est venue, dès 15 heures, interrompre les travaux, apparemment pour quelques jours. Je profite de cette interruption pour vous écrire, point fâché de m'arrêter, comme on fait dans les romans-feuilletons, sur un événement sensationnel qui a mis en émoi tout le chantier. Nous verrons bien s'il a une suite, et si nous avons eu raison, en nous fiant à l'analogie d'autres acropoles célèbres, de chercher dans celle-ci la parure, en même temps que le palladium de la cité.

VI. — [LES FOUILLES DE L'ARG (suite et fin)].

Balkh, le 55 avril 1925.

Le destin continue à nous être contraire, et je suis tombé dans son panneau. Vous vous souvenez qu'au moment où croyant mon sondage presque terminé, je songeais à transporter ailleurs mon chantier, il m'a tendu comme appât la trouvaille inattendue, à i6 mètres de profondeur, de deux grandes jarres. Cette fois nos gens ont bien cru que nous avions enfin mis la main sur le trésor que, de toute évidence, nous cherchions; mais, tout comme les nombreux pots d'argile que nous avons déjà exhumés, ceux-ci ne contenaient encore et toujours que de la terre. Tel est le malicieux pouvoir des djinn, et c'est bien fait pour les infidèles que nous sommes. A vrai dire,

, les mécréants en question avaient bien d'autres soucis en tête : comment ces jarres étaient-elles descendues jusque-là ? A quel édifice appartenait le mur de briques crues où elles étaient engagées ? Que venait faire à ce niveau le lit de cendres sur lequel elles reposaient et le rempli de briques cuites auquel s'adossait la seconde amphore ? Il fallait se donner un peu d'air et de jour pour éclaircir ce mystère. Accoutumés à leur métier de taupes, nos ouvriers ne demandaient qu'à agrandir leur souterrain sans souci des tonnes de terre battue suspendues au-dessus de leur tête. Nous avons dû les arrêter et reprendre la fouille par en haut, en l'élargissant autant que le permettait la cour du séraï sans compromettre le séraï lui-même. Pour ce faire, il nous a fallu rappeler dans l'Arg notre seconde équipe, déjà détachée au Bâlâ-Hisâr, et renoncer en cette fin de saison à la prospection du Teppeh-Zargarân. Nous nous sommes ainsi résignés, pour en avoir le coeur net, à forer à ciel ouvert, à peu près au milieu du quadrilatère Nord de l'Arg, un sondage carré, d'environ Io mètres de côté et qui approche de 19 mètres de profondeur ; mais nous ne sommes ni arrivés au bout de notre tâche ni guère plus avancés qu'auparavant. Aucune portion d'édifice ancien en briques crues ne s'est dessinée : et quant aux briques cuites, leur forme plate et carrée, jointe à leurs petites dimensions (21 X 21 x 4 1/2 cm.) les rapporte à l'époque musulmane. Nous savons à présent qu'elles formaient le revêtement d'un puits, anciennement détruit par le haut et rebouché, dont nous n'avons pas encore atteint le fond, mais qui, dans ces couches