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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0149 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 149 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LE KAPIÇA   '39

la fertile surface de ce plateau alluvial ne demande d'ailleurs pour se prêter aux cultures que des canaux dérivés des rivières dès leur sortie des gorges de l'Hindûkush. Plus haut encore s'élève en pente douce le dasht pierreux de l'ancienne rive lacustre, où les canaux ne sauraient atteindre, mais où des torrents entretenus par les neiges jusqu'assez avant dans la saison créent, çà et là, des oasis de verdure. Cela est vrai surtout le long de la chaîne de Paghmân, où les jardins d'Istâlif (pl. XXIX j), d'Istarghij et de Khvâjah-Seh-Yârân ont été jadis célébrés par l'empereur Bâbur. Nombre de fondations bouddhiques s'élevaient sur les premiers contreforts de ces mêmes montagnes ; mais beaucoup d'autres, sans parler de la capitale elle-même, se dressaient sur le rebord à pic du plateau alluvial, où elles occupaient également une situation dominante et, par leur éclat, attiraient de loin le regard. Aussi en vient-on à penser avec S. Beal que Hivan-tsang avait ce spectacle sous les yeux quand il note le grand effet produit sur le visiteur par les nombreux stûpa et sanghârâma de la contrée... »

Telle nous apparut la répartition générale des sites : quant à l'énumération des principaux d'entre eux, elle fait justement l'objet d'un rapport encore inédit, adressé au Président de la Commission archéologique d'Afghânistân, E. Senart. Fidèle au programme que celui-ci nous a tracé, nous le reproduisons intégralement ci-dessous; le lecteur voudra bien excuser quelques répétitions inévitables :

Kâbul, le 15 avril 1923.

« J'ai l'honneur de vous adresser un bref rapport sur l'ancien pays de Kapiça, actuellement connu localement moitié sous le nom de Kôh-Damân (Pied de la Montagne), moitié sous celui de Kôhistân (Région montagneuse) et situé dans le Nord de Kâbul. Permettez-moi de réserver pour un autre temps les considérations de géographie historique que m'a suggérées la, visite de cette intéressante partie de l'Afghânistân. Je voudrais aujourd'hui aller au plus pressé et vous signaler les sites qui méritent le mieux de retenir l'attention des membres de la Commission et de la future Délégation archéologique.

La plaine (il serait plus exact de dire « le plateau ») du Kapiça dessine une sorte de trapèze, allongé dans la direction Nord-Sud et partout dominé par de hautes montagnes, sauf au midi, où elle n'est séparée du district de Kâbul que par des collines de faible élévation. Comme ce dernier, elle semble occuper le fond d'un ancien bassin lacustre, mais de dimensions plus considérables. Sise à une altitude inférieure d'une centaine de mètres et largement arrosée, elle jouit d'un climat plus doux et d'un sol plus fertile. Enfin, elle commandait les principales routes entre l'Inde et la Haute-Asie. La richesse agricole et commerciale du pays explique l'énorme quantité de monnaies ramassée sur son sol par les agents de Ch. Masson (2); elle justifie également le nombre des fondations bouddhiques dont les vestiges sont encore répandus un peu partout, tant sur les plateaux alluviaux que sur les premières pentes des montagnes. L'inventaire des restes apparents est loin d'être terminé, et il n'est guère de coin où l'on ne puisse espérer découvrir des ruines cachées. C'est ainsi par exemple que, du côté du Nord, les travaux de nivellement nécessités par l'érection du château et de l'usine électrique de Jebel-Serâj — sur le territoire de l'ancien bourg de Parvân, un des trois candidats à l'honneur d'avoir été jadis Alexandrie-sous-Caucase et le mieux qualifié des trois — n'ont pas manqué de mettre au jour d'anciennes constructions. Mais les groupes actuellement les mieux repérés sont ceux de Bêgrâm au milieu de la vallée, de Charikâr à l'Ouest et de Kôh-Damân au Sud. Nous allons les passer rapidement en revue (cf. fig. 34).