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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0161 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 161 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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AUTOUR DE NAGARAHÂRA

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qu'elle soit, demeure encore incomplète, et comporte même une grave lacune. Elle ne retient, en effet, outre quelques grottes particulièrement spacieuses, que les « topes » et « tumuli » les plus visibles : et, par ailleurs, elle laisse de côté (à part quelques mentions incidentes) les « aires oblongues » qui avoisinent les stûpa et dans lesquelles son compilateur n'avait pas reconnu les cours rectangulaires des monastères. Il n'en reste pas moins que ce mémoire, accompagné de croquis et d'une carte, représente un « rapport préliminaire » qui mérite encore d'être lu. Si les méthodes de Ch. Masson comme fouilleur sont discutables, ses dons d'explorateur sont au-dessus de la critique. Il n'y aurait eu presque rien à changer à ses notes si le siècle qui nous sépare n'avait tant travaillé à accroître notre connaissance de la religion et de l'art bouddhiques.

DESCRIPTION GÉNÉRALE. - Pour les personnes qui n'ont pas le temps de rouvrir les vieux livres, quelques lignes suffiront à donner un aperçu du pays et de ses monuments. Au point où nous prenons la rivière dite de Kâbul, elle est encore loin d'avoir atteint les plaines de l'Inde; mais déjà elle est descendue des hauteurs du plateau iranien et s'étale; paresseuse et glauque (pl. XXXI c), dans un lit que va bientôt enfler son principal affluent de gauche, le Kunâr ou rivière de Chitrâl. Un immense cirque de montagnes l'enserre; du côté du Nord, les contreforts des hautes cimes du Kâfiristân (aujourd'hui Nûristân) surplombent sa rive gauche; au Sud, la longue crête du Safêd-Kôh ou Montagnes Blanches décrit un grand arc de cercle distant à l'horizon de 4o kilomètres et plus. Mais il s'en faut de beaucoup que la vallée proprement dite occupe tout ce vaste espace. Le Safêd-Kôh, abrupt sur son versant méridional, allonge au contraire ses arides pentes douces, bordées de falaises de conglomérat, jusqu'au voisinage de la rive droite de la rivière; il ne laisse entre elle et lui qu'une bande restreinte, mais extrêmement fertile, qu'emplissent de leur verdure des champs de riz, de blé ou de cannes à sucre et des vergers de mûriers ou d'orangers. C'est cette oasis que les fondations bouddhiques entouraient jadis d'une véritable ceinture dorée. Aujourd'hui encore leurs débris, presque tous placés en belle vue, se groupent de façon particulièrement nette, au Nord, sur les éminences qui bordent la rive gauche; à l'Ouest, du côté de Darunta, sur les premières pentes des Montagnes-Noires derrière lesquelles se cache le haut pays de Kâbul; au Sud, sur la ligne de falaises que nous venons de dire. Enfin, au creux même de la vallée, des tertres considérables, jonchés de grosses pierres, forment comme des îlots gris au-dessus du niveau des cultures et dénoncent non moins clairement des sites de constructions importantes (pl. XXXII c). Toutes ces ruines sont situées dans l'Ouest de la ville moderne de Jelâlâbâd. A deux petites lieues au Sud de celle-ci, le vieux bourg de Hadda et son cortège de tumuli forme comme un second système de monuments historiques, satellite du précédent.

LA QUESTION DES IDENTIFICATIONS. - On comprendra aisément que nous n'entreprenions pas de répéter ici la liste de ces édifices et encore moins de la compléter; mais on s'expliquerait mal que nous n'apportions pas notre contribution à l'étude de ces vestiges du passé bouddhique de la contrée en nous efforçant d'identifier les plus importants d'entre eux. A quoi servirait autrement que nous ayons entre les mains, en double ou triple traduction, les relations des pèlerins chinois dont le précieux secours manquait à Ch. Masson ? A cela nous répondrons que les renseignements fournis par Fa-hien, Song Yun et Hivan-tsang, qui tous ont successivement tenu à visiter ces parages, sont en effet très abondants ; mais comme les monuments marquants sont plus abondants encore, nous souffrons d'un terrible embarras de richesses dès qu'il en faut venir à fixer entre eux notre choix. En voulez-vous un exemple ? Quand nous lisons dans le chapitre