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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0060 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 60 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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50   GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

c'est ce relatif raccourci entre Bâmyân et Kâbul que nous trouvons régulièrement en usage au siècle dernier, et peut-être l'était-il depuis bien des siècles. Il n'en comptait pas moins quatorze étapes et comportait, outre la longue passe d'Unai (3.350 mètres), la traversée plus difficile encore du Kôh-é-Bâbâ soit par le col de Hajigâk (3.650 mètres), soit par celui d'Irâk (4.080 mètres). C'est la première de ces deux passes qu'a prise, il y a une centaine d'années, la caravane d'Al. Burnes et, bien qu'on fût dans la seconde moitié de mai, il se plaint du froid et de la neige. Nous avons eu la même expérience dans les premiers jours du même mois sur la partie de cette route qui, à partir de la jonction de Gardan-Dîvâl, coïncide avec celle qui relie Kâbul à Hérât par l'Hazârajât.

Comme le montre la carte (fig. 6), les deux routes possibles entre Bâmyân et Kâbul dessinent ainsi une sorte de quadrilatère dont le côté oriental traverse du Nord au Sud le Kapiça, et dont le côté méridional se prolonge naturellement vers l'Est dans la direction de Jelâlâbâd. Du coup les fertiles vallées de Nijrâo et de Tagâo se sont vu délaisser par les voyageurs et les marchandises en transit ; et, sans doute à cause de l'isolement dans lequel ils vivent, ses habitants sont devenus peu accueillants pour les étrangers : c'est le seul coin d'Afghanistân où les villageois nous aient laissé coucher à la belle étoile. Si la vallée du Laghmân peut se vanter de posséder un château royal et un circuit de routes carrossables (cf. supra, p. 35), c'est à ses beautés naturelles et à l'agrément de son climat de demi-saison qu'elle le doit. Parée aux yeux de la cour afghane du même charme qui attirait jadis la cour de France dans la vallée de la Loire, comme cette dernière aussi, mais plus récemment (1918), elle a connu un assassinat resté historique (5). L'inextinguible intérêt qui s'attache à l'expédition d'Alexandre continuera par ailleurs à rejaillir sur elle, s'il est vrai qu'elle contienne le site d'une Nikaia, qui marqua la grande halte entre Alexandriesous-Caucase et Peukélaôtis. Mais son attrait pittoresque et rétrospectif ne saurait empêcher que la vie se soit retirée d'elle.

La fondation à Purushapura de la nouvelle capitale du Gandhâra a été moins grosse de conséquences, à raison de sa proximité avec l'ancienne (fig. 8 et 9). Les quatre étapes qu'on compte encore pour les 75 kilomètres qui s'étendent entre Dakka et Peshâwar, remplacèrent celles qui menaient par Michnî à Pushkarâvatî; on y ajouta simplement une étape nouvelle pour couvrir les « 50 li ou environ » qui séparaient les deux cités : car le paternel penchant de Kanishka pour Peshawar n'était tout de même pas allé jusqu'à détruire Pushkarâvatî. Celle-ci ne semble avoir que lentement cédé son importance économique à sa jeune rivale politique. Au point de vue religieux, la renommée de ses sanctuaires, tant brahmaniques que bouddhiques, continua à y attirer nombre de pèlerins jusqu'à la conquête musulmane, laquelle ne devint définitive qu'au xie siècle. Enfin nous avons vu que la vieille « route des gués » par Chârsadda et Und avait encore au xvlesiècle les préférences de Bâbur. Mais dès le Ixe, c'est-à-dire à partir du jour où la passe du Khaiber relia Kâbul (et non plus Kâpiçî) à Peshâwar, et que le grand chemin ne quitta plus la rive méridionale de la grande rivière, la fortune de Pushkarâvatî, la popularité de la vieille route et la prospérité d'Udabhânda furent, par un enchaînement inéluctable de conséquences, vouées à un irrémédiable déclin. Le pendant indiqué de la passe du Khaiber devenait trop visiblement le pont d'Attock pour qu'à la longue leur raccord direct ne finît pas par prévaloir.

LA ROUTE ANCIENNE. - Bifurcations à Peshâwar, à Dakka, à Kâpiçî, à Bâmyân, à Bactres même, tel est le bilan des déviations subies au cours des siècles par la grand-route de l'Inde ; mais le vieux tronc ne s'en laisse pas moins clairement relever par quiconque série chronologiquement les mutilations qui lui furent successivement infligées par les besoins des temps nouveaux. Car c'est une route honnête, qui sait elle veut aller et qui y va aussi droit qu'elle le