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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0052 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 52 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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42   GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

septentrional de tous, sur une trentaine de kilomètres; il nous conduira tout droit à l'ancien confluent du Svât (Suvastu, Souastos) bien en amont de la jonction actuelle des deux rivières. C'est là, sur l'emplacement encore marqué par les villages de Prang, de Chârsadda et de Râjar que s'élevait, comme l'a bien vu Cunningham, la vieille capitale gandhârienne.

Car nous voici arrivés au Gandhâra. La grande difficulté que soulevait naguère l'itinéraire de Hivan-tsang en ce pays était de savoir pourquoi il décrit entre Purushapura et Udabhânda un grand arc de cercle dont la route moderne forme la corde. Comment expliquer ce long détour ? — Pour nous la question ne se pose plus : de Nagarahâra à Pushkarâvatî, nous avons toujours marché à l'Est : c'est vers l'Est que nous marcherons, à travers les molles ondulations de la fertile plaine gandhârienne, pour gagner, par le cantonnement moderne de Hoti-Mardân, la vieille ville de Po-lou-cha — dont une inscription d'Açoka, dite de Shâhbaz-Garhi, atteste l'antiquité indienne encore que la transcription chinoise de son nom nous soit seule attestée par les textes. S'attachant à desservir les parties planes, arrosées et populeuses du pays, la route se garde bien de prendre tout de suite la direction du Sud-Est : elle ne tient nullement à s'engager dans le désert de dunes pierreuses qu'on appelle le Mairah et qui vient ici gâter toute la rive gauche de la rivière, comme pour empêcher que cette rive ait rien à envier à la droite. Ce n'est qu'après avoir atteint la vallée du Bhadrai qu'elle s'infléchira fortement vers le Sud pour descendre droit sur Und... Mais à quoi bon tant de paroles ? La vieille route est toujours là, pour quiconque veut la suivre, ce qui est encore le meilleur moyen de la connaître. Droite et plate, elle file à travers les champs de blé tout comme en Beauce. Si nous retournons la tête, nous voyons que le cercle des montagnes s'est refermé sur nos pas, déjà tout bleuté par la distance; mais devant nous, il laisse ouverte sur l'horizon, seule issue à cette sorte de vestibule d'entrée de l'Inde, la large trouée barrée par l'invisible Indus.

Le grand fleuve une fois traversé avec les moyens permis ou requis par la saison, on entrait dans le royaume de Takshaçilâ ; mais il restait encore trois étapes à couvrir avant d'atteindre la capitale. Les deux premières menaient à travers la plaine de Çuksha (aujourd'hui Châch) à la vallée du Haro et à la merveilleuse source de Hasan-Abdâl. Ce Vaucluse indien continue à être conjointement vénéré par les Hindous et les Musulmans sous le commun vocable du Guru Nânâk; mais comme il est aux mains de desservants Sikhs, vous qui voulez pénétrer à l'intérieur de l'enceinte sacrée, laissez à la porte toute espèce de tabac. Dans la fraîcheur de ces eaux jaillissantes résidait jadis le roi des Nâgas Elâpatra, l'un des plus fameux génies-serpents de l'Inde du Nord. Au cours d'une de ses renaissances humaines il avait encouru cette malédiction : et quand il dut aller sous sa forme animale demander sa rédemption au Buddha, qui résidait alors à Bénarès, se tête de reptile avait déjà atteint l'ermitage du saint qu'à 600 kilomètres de là les derniers anneaux de sa queue n'étaient pas encore complètement sortis de son repaire : admirable galéjade, digne de faire pâlir d'envie le plus imaginatif de nos Méridionaux.

Encore « 70 li ou environ » et nous arriverons enfin à Taxila. Il y a quelque vingt ans rien n'eût été plus simple; mais tout va se compliquant, et il nous faut à présent spécifier quelle Takshaçilâ nous voulons dire. On n'en compte pas en effet moins de trois, chiffre modeste pour qui se rappelle qu'il y a sept Delhi. On sait comment le beau site deviné par Cunningham en vue des neiges himâlayennes a été admirablement débrouillé, avec tous les problèmes archéologiques qu'il pose, par les fouilles de Sir John Marshall (7). La Taxila d'Alexandre et des Mauryas, terminus de notre voyage, a été en partie mise au jour sous le tumulus actuel de Bhir; mais trois siècles plus tard, c'est sans doute sous le portique d'ordre ionique du temple de Jandiâl, au Nord de Sir-Kâp, qu'Apollonios de Tyane attendit la lettre d'audience du roi Parthe avec lequel il

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