国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0120 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 120 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000237
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

Les murailles par eux exhumées et détruites ont laissé en creux tous ces fossés qui s'entrecroisent, et cette terre molle, saturée de nitre, où le pied enfonce, est celle de leurs déblais. Réservant pour plus tard le grand tertre central surmonté de son informe protubérance, laquelle n'est ni un tumulus ni une muraille [pl. XVIII b], j'ai choisi comme point de départ de notre première tranchée une sorte d'entonnoir qui, outre l'avantage d'être voisin du milieu du Fort et des plus hauts amoncellements de décombres, offrait la possibilité de prendre tout de suite de la profondeur et de faire fonctionner jusqu'à trois escouades superposées [pl. XVIII c]. Qu'ont-elles rencontré sur 20 mètres de long et 6 mètres de profondeur ? Vous le devinez d'avance : de la terre mêlée de couches de cendres et de platras, peu de briques, pas de murailles, autant dire rien, sauf des débris de lampes de faïence et quelques monnaies encrassées.

Mais je me rends parfaitement compte que tous ces incidents, que j'abrège, ne sont sensationnels que sur place. Il est grand temps d'en venir à la partie de mon travail la plus intéressante pour vous et la plus délicate pour moi, je veux dire à l'interprétation historique des résultats ou, si vous préférez ainsi dire « de l'absence de résultats » de nos fouilles. Cette interprétation est rendue, au moins pour l'instant, d'autant plus difficile qu'aucune espèce d'inscription ni aucune monnaie lisible n'est venue nous aider à fixer l'âge des étages inférieurs. Toutefois, les rares données que nous avons pu réunir s'organisent déjà de façon tout au moins provisoire, sans qu'on puisse encore bien dire si elles fournissent un cadre ou si elles l'empruntent aux vicissitudes les plus saillantes du destin de Bactres. Voici, en résumé, ce premier essai de restitution, fondé sur une expérience encore trop restreinte, mais qui, sur les points essentiels, ne me paraît guère susceptible d'être modifié par les recherches ultérieures.

10 La surface. — Nous commencerons naturellement par le commencement, c'est-à-dire par la surface — je veux dire tout ce qui est au-dessus du farsh ou dallage moderne que je vous ai dit [p. 105] nous avoir fourni le zéro de notre graduation descendante pour le calcul des profondeurs. Les gens du pays, qui ne savent plus rien, savent au moins qu'ils ont toujours connu à l'Arg le même aspect désolé que nous lui voyons encore et que lui a déjà vu Al. Burnes il y a cent ans. Le dernier des nombreux sacs de la ville, du Fort et de la Citadelle remonte vraisemblablement au xvllle siècle, au temps des conquêtes de Nâdir-Shâh et d'Ahmed-Shâh Durânî. Nous avons vu comment sous la dernière jonchée de décombres percent bientôt des restes de mauvaises bâtisses modernes, tels que ceux de la mosquée Est. Notons, en passant, que la paroi Nord de la porte Nord de celle-ci porte encore un graffito daté de l'an 1240 de l'Hégire (1824-5 ap. J.-C.). Sans doute, il y fut inscrit alors qu'elle était déjà en ruines; mais il nous paraîtrait plus qu'imprudent de faire remonter sa construction plus haut que le début du xvIIe siècle, c'est-à-dire le temps même où s'élevaient dans la cité la mosquée et les collèges qui perpétuent encore le souvenir de la domination des Uzbegs.

20 De o à 3 mètres. — Vous savez déjà comment 3 mètres de décombres, coupés vers leur milieu par un épais lit de cendres, règnent sous ladite mosquée et les bâtisses du même niveau avant que nous rencontrions les parois d'un nouvel étage. Il est donc infiniment probable que les Shaibanides de Bokhâra, auteurs de l'Arg ruiné au xvllle siècle, avaient eux-mêmes construit sur les ruines de l'Arg des Chagataï et des Timourides d'Hérât. Des débris de ce dernier, attribuables au xve siècle, se trouveraient encore dans les cinq porches, la salle octogonale et les chambres adjacentes du serai que nous avons exhumés, sans oublier le « sous-sol » et les citernes qui, bien qu'à un niveau inférieur, font partie du même ensemble [fig. 28]. On pourrait même être tenté de faire remonter les parties vraiment anciennes un peu plus haut : car les cinq ou six revêtements successifs de mortier de chaux ou de plâtre, et enfin de terre battue, que portent