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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0163 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 163 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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AUTOUR DE NAGARAHÂRA

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mais il n'en a pas moins gardé la forme primitive des stûpa de l'Inde, et il faut convenir que sa situation sur le rebord de la falaise, dont sa hauteur s'avantage, jointe aux dimensions considérables de son dôme qui mesure à la base plus de 75 mètres de tour, revendique pour lui un rôle aussi important dans l'histoire que dans le paysage. Espérons que nous ne tarderons pas trop longtemps à savoir ce qu'il faut penser de ces « hypothèses ouvrières »; car il est bien entendu que nous ne donnons pas pour autre chose ces essais d'identification. En résumé, le site de Nagarahâra, reporté par W. Simpson au confluent du Surkh-rûd et du Kâbul-rûd, se trouverait ainsi ramené beaucoup plus près du Jelâlâbâd actuel, tandis que le périmètre marqué en pointillé sur la carte de Ch. Masson le placerait à peu près à mi-route entre le dit confluent et celui auquel nous nous sommes arrêtés. Rien n'illustre mieux que ces variations la vérité de la remarque que nous énoncions tout à l'heure, à savoir qu'il n'est aucun coin de la vallée qui ne mérite d'être retenu et ne demande à être soigneusement investigué.

LES FOUILLES. - Il ne nous reste pour l'instant qu'à vous signaler les points sur lesquels ont porté nos premiers sondages. Notre attention a été dès l'abord attirée par le beau « tope » dit Nandâra ou Khaesta (Ariana antiqua, p. 82; cf. pl. XXXII d) ; nous avons dégagé les lignes maîtresses de la base et M. A. Godard en a relevé le plan avec des détails de la décoration. Toujours du côté de Darunta, au-dessus du village de Bîmarân (ibid., p. 6g), une petite fouille pratiquée sur une sorte de plate-forme dominant la vallée a ramené au jour des bases de petits stûpa et quelques débris de figures en mortier de chaux, d'ailleurs assez médiocres. Tels quels, c'étaient les premiers échantillons de sculpture que nous eussions encore exhumés du sol afghan, et leur réapparition nous a fait grand plaisir. Des trouvailles beaucoup plus abondantes et de bien meilleur style nous ont été fournies par l'un des quadrangles, voisins du Teppeh-Kalân ou Grand-Tertre de Hadda (ibid., p. iii-2; cf. pl. XXXII e). Nous avons trouvé l'intérieur de la cour rempli de petits stûpa groupés autour d'un stûpa central, et, sur les côtés, cellule après cellule nous aurait rendu d'intéressants spécimens de l'art bouddhique si nous n'avions jugé plus sage d'interrompre provisoirement des recherches dont on peut considérer que leur but principal est atteint : car la vérification pratique de la richesse décorative de ces ruines crée une présomption des plus favorables en faveur des sites analogues qui parsèment tout le pays. Nous nous sommes heurtés en effet à une difficulté nullement inattendue, mais néanmoins des plus fâcheuses pour nos desseins. Déjà, quelques actes isolés de vandalisme nous avaient rappelé que, comme partout sur la frontière indo-afghane, le fanatisme ignorant des habitants avait vite fait de les transformer en iconoclastes. Les mesures que nous avons aussitôt prises (plainte portée au Gouverneur de la province et au Ministre de l'Instruction publique à Kâbul; avertissements officiels adressés au maire du village ; visite courtoise et d'ailleurs bien accueillie au principal mullah local; paiement de gardiens de nuit, etc.) semblaient avoir donné de bons résultats, quand, le vendredi 3o mars, jour de repos des coolies, après la prière de midi à la zydrat de Hadda, une bande de fanatiques, transportée d'un saint zèle, détruisit d'un seul coup les petits stûpa et les Buts que contenaient les trois cellules déjà ouvertes. Après cet attentat, nous avons cru préférable de laisser pour l'instant le contenu des autres cellules sous sa couche protectrice de terre. Par bonne chance, M. A. Godard avait déjà pris le plan et des photographies des parties découvertes, et nous avions mis en sûreté les têtes et les autres fragments détachés rencontrés dans les déblais, ainsi que vous pourrez voir sur les documents annexés à ce rapport (23).

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