国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0048 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 48 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000237
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

38   GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

forward policy, ne cessait « d'agiter le spectre russe » et brûlait du désir de pousser à tout prix la frontière effective jusqu'au « Durand line ». C'est d'ailleurs ce qui, par la force des choses, a déjà dû se faire sur plus d'un point, notamment à la passe du Khaïber, dominée de trop près au Nord par les Mohmands et au Sud par les Âfrîdîs et qui a dû être militairement occupée. De son côté l'Émir 'Abd-ur-Rahmân n'avait pas manqué de protester auprès du vice-roi d'alors, Lord Landsdowne, et, dans une lettre fort sensée, de dénoncer comme une faute politique ce parti pris de soustraire à son autorité des clans turbulents appartenant à son peuple, et que seul il était capable, avec ses procédés sommaires, de tenir constamment en bride. En fait les Yaghistânîs s'en sont donné à coeur joie de se soulever et de tenter des coups de main en territoire britannique, heureusement jusqu'ici sans aucun plan d'ensemble; et comme tout gouvernement afghan, si docile qu'il fût à l'influence anglaise, ne pouvait empêcher ses propres sujets d'épouser en toute occasion la querelle de leurs cousins Pathâns, depuis cinquante ans et plus l'histoire de la frontière afghane n'est qu'une série ininterrompue d'expéditions punitives contre les gens de la montagne et de frictions diplomatiques entre Kâbul et Simla.

L'avenir est encore moins rassurant : en deçà de la frontière officielle certaines gens que l'on retrouve partout où il y a une agitation à organiser travaillent à confédérer les tribus et à les armer de façon moderne; et, par delà, on n'a jamais oublié le temps où le royaume d'AhmedShâh Durânî s'étendait du Khorâsân au Paillât) et du Sindh au Kaçmîr. Lors des dernières négociations de paix à Rawal-Pindî, au printemps de 1919, les envoyés afghans n'ont-ils pas revendiqué l'accès à la mer (encore une mode du jour) par le port de Karachi ? Mais de quoi allons-nous nous mêler là ? La diplomatie n'est pas notre métier, et d'ailleurs ne sommes-nous pas sûrs d'avance que notre impartialité ne satisfera personne ? Car l'homme ne goûte les enseignements de l'histoire que dans la mesure où il croit pouvoir les mettre au service de ses intérêts du moment. Bornons-nous donc à constater sans commentaires que si, dans la région du Nord-Ouest, rien n'a été de tout temps plus indécis ni plus instable que la frontière politique de l'Inde, nous tenons du moins à Jelâlâbâd, aux environs de la cote 600, ce que nous appellerons sa frontière « climatique ». C'est tout ce qui importe au dessein que nous avions de bien marquer le contraste entre le haut et le bas pays. Pour le reste il suffit que les autorités anglaises se résignent enfin à laisser entr'ouverte — entre le lever et le coucher du soleil — une porte qu'elles ont si longtemps tenue fermée, et contre laquelle, en 1921 comme en 1896, nous nous étions cassé,le nez.

LA TRAVERSÉE DES MONTAGNES BORDIÈRES. — Puisqu'à Jelâlâbâd nous sommes déjà quasiment en plaine, nous serions en droit de croire qu'il n'y a plus d'autres obstacles à appréhender sur notre chemin que les pièges toujours et partout tendus au voyageur par les règlements de police, de chancellerie et de douane. Il reste toutefois entre l'Indus et nous un dernier écran de montagnes à traverser : c'est celui qui, après avoir séparé le bassin du Kunâr de celui du Svât et s'être laissé couper par une boucle de la rivière de Kâbul, décrit vers l'Ouest un grand arc de cercle et, sous le nom de « Montagnes-Blanches » (Safêd-Kôh) délimite au Sud comme à l'Est la province de Jelâlâbâd. Sur un terrain si fréquemment parcouru depuis un siècle par tant d'expéditions, de missions et de commissions, nous sommes certains d'avance de trouver des passes bien aménagées. Nous aurions même toute raison d'espérer que les historiens de la géographie aient eu le temps et la documentation nécessaires pour se' mettre d'accord sur le tracé des itinéraires tant anciens que modernes; et ainsi nous en aurions fini du même coup avec les controverses comme avec les difficultés topographiques ; mais apparemment ç'eût été trop demander (cf. fig. 8).

Ce n'est pas qu'il n'existe, pour commencer, une doctrine bien établie en ce qui concerne