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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0026 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 26 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

parlé qu'en gros de l'admirable situation géographique de la ville (p. 6) : il sied de la considérer présentement sur place et avec quelque détail. A vrai dire, du côté du Sud, se dresse presque tout de suite la rébarbative muraille calcaire, haute de i.000 à 1.5oo mètres, qui forme le rebord abrupt du massif afghan ; mais dans cette muraille d'apparence infranchissable, droit au midi de la ville et derrière l'étroite brèche pratiquée par sa rivière, s'ouvre la profonde trouée par laquelle passait la vieille route directe de l'Inde. Du côté du Nord, au delà de l'Oxus distant d'une soixantaine de kilomètres, on aperçoit par temps clair les collines de Sogdiane : à gauche, juste à l'endroit où elles expirent se trouve Kélîf ; à droite, là où s'enfonce la vallée du Surkhân, Pata-Késar a succédé à Termez; et à l'une comme à l'autre place un bac continue à donner accès au Turkestân Russe. Du côté de l'Est se dirige vers le Turkestân Chinois la route, beaucoup plus difficile — empruntée au retour par Hivan-tsang et, à l'aller, par Marco Polo — qui traverse le Badakshân et les Pâmirs. Enfin, du côté de l'Ouest, s'ouvre la plaine illimitée. Par les défilés de la montagne, les bacs du fleuve, les pistes de la steppe, les principales voies terrestres du commerce de l'Asie convergeaient ainsi vers le point où leur rencontre, favorisée par la richesse agricole du sol, a jadis fait croître le grand entrepôt commercial attesté par l'histoire (cf. fig. 2).

Mais c'est assez nous attarder en Bactriane d'autant que nous reviendrons à Balkh tout à loisir, et que pour l'instant notre dessein est de suivre depuis l'Oxus la route qui conduit dans l'Inde. Nous la prenons au débarcadère du bac de Pata-Késar, où la grand-route de Samarkand, après avoir traversé le célèbre défilé des Portes-de-fer, franchit le lit du fleuve, large de i.000 à 1.500 mètres selon la saison. Le vieux procédé dont Al. Burnes a encore été témoin, et qui consistait à faire remorquer par un cheval à la nage des barques ou des radeaux d'outres gonflées, tombe en désuétude et disparaîtra sans doute bientôt, détrôné par un bac à vapeur (9). La ville russe moderne de Pata-Késar, bâtie un peu en amont des vastes tumuli de Termez, devrait son nom à une espèce d'arbres assez rabougris (tata), dont les larges feuilles vernissées ont la pâleur des saules, et qui avec les tamaris (gaz) et les roseaux sont à peu près tout ce qui pousse sur l'étroite bande de jangal qui borde l'Oxus. En face d'elle, sur la rive méridionale, a été érigé un poste afghan, tête de la route de Mazâr-é-Sharîf et d'un raccourci vers Tâsh-Qurghân. La route de Mazâr et celle de Balkh ne bifurquent d'ailleurs qu'après la traversée *des grandes dunes de sable, au village ruiné de Syâh-Gird. Au témoignage de M. J. Hackin qui, en octobre 1924, a suivi toutes ces pistes, la lisière des cultures montait jadis plus au Nord, quand une main-d'oeuvre plus nombreuse, sinon plus habile, entretenait mieux les canaux, et il a pu relever dans la zone aujourd'hui désertique des ruines de forteresses, avec leurs tours carrées percées d'archières, et aussi celles d'un très curieux monument couronné d'une coupole (Io). Mais que les conditions n'aient pas tant changé qu'on pourrait croire au cours des quelque deux mille et deux cents ans écoulés depuis le passage d'Alexandre, et notamment que la barrière des dunes existât déjà de son temps, nous'en avons la preuve dans le récit quelque peu poussé au noir que ses historiens nous ont laissé de la marche de son armée entre Bactres et l'Oxus. Il est vrai que ce trajet d'une soixantaine de kilomètres (une dizaine de krûr) aurait raisonnablement dû — surtout pendant l'été, et même pour des marcheurs aussi entraînés — être partagé entre deux étapes de nuit. Entrepris le soir, mais d'une seule traite, il amena les fantassins et les cavaliers déjà las sur un terrain de plus en plus mouvant et aride, si bien qu'ils n'atteignirent le bord du fleuve que bien avant dans la nuit du lendemain, épuisés de fatigue et à demi morts de soif (II). Comme cette fâcheuse aventure se cumulait pour les soldats d'Alexandre avec l'épreuve encore plus longue et plus dure de la traversée des montagnes, ils n'éprouvèrent jamais mieux que sur les routes afghanes que le métier de conquérant n'est pas de tout repos.

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