国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0062 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 62 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000237
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

52   GÉOGRAPHIE DE LA ROUTE

descendues des hauteurs du Chitrâl, qui permet à la rigueur la navigation en aval de .Jelâlâbâd. Ou faut-il supposer que l'une des relations de voyage dont l'éminent astronome-géographe se servait pour établir sa carte rapportait sur ce point une tradition locale ? L'hypothèse n'a rien d'arbitraire : car, même aujourd'hui, pour les gens du district de Peshâwar, le Svât est resté le grand cours d'eau dont la rivière dite de Kabul n'est à leurs yeux que l'affluent : à telles enseignes que leurs eaux réunies continuent à porter le nom de Landai, c'est-à-dire le nom même que prend le Svât à partir de sa jonction avec le Panjkora (Gouraios). Mais nous ne saurions, il va de soi, attacher grande importance à ces compétitions locales ni nous prêter à des discussions qui renaîtraient de plus belle à chaque confluent. Dans ces questions, le dernier mot appartient à la politique : à preuve le fait que l'insignifiant ruisseau de Kabul, du jour où la nouvelle capitale a été établie sur ses deux rives, a étendu peu à peu son appellation à la maîtresse branche et même à son chevelu, qui sont devenus 'en gros et pour tout le monde sa « vallée ».

Mais c'est justement ici que naît en notre esprit un légitime scrupule : que disait-on avant que l'astre de Kabul ne fût monté sur l'horizon et n'eût éclipsé tout le reste ? Et, plus précisément, que faudrait-il dire en parlant du temps où la capitale du Kôhistân était encore à Kâpiçî et celle du Bas-pays à Pushkarâvatî ? Sans doute les documents indiens et grecs nous ont légué le nom antique de Kubhâ (Kôphès) ou Kubhânâ (Kôphên), c'est-à-dire la « Terne », à cause de la couleur glauque ou grisâtre de ses eaux sombres, et c'est là un genre de dénomination courant dans l'onomastique géographique ; mais il ne nous apprend rien sur les sources, le cours ou les villes arrosées. Or, nous venons de voir que la rivière suivie de près ou de loin par la route de Kabul a fini par être considérée sur tout son parcours, grâce à une association d'idées inévitable, comme la continuation du Kâbul-rûd. A la lumière de cette expérience, comment ne pas penser que la désignation historique de Kubhâ ne s'appliquait pas seulement, ainsi que nous en avons la certitude, en aval de Jelâlâbâd, mais s'étendait aussi en amont à l'artère que côtoyait la route des vieilles capitales ? Et comment ne pas être frappé du fait que les quatre cités de Kâpiçî, Lampaka, Nagarahâra et Pushkarâvatî s'échelonnaient justement le long d'un même cours d'eau, sensiblement orienté Ouest-Est, au confluent ou à proximité du confluent de ses quatre grands affluents de gauche ? Dès lors sur la rive droite, les ruisseaux réunis du Kabul et du Logar ne font plus figure que de tributaires; et, au-dessus de Kâpiçî, ce n'est plus le Panjshîr, mais le Ghorband, qui représente le cours supérieur de la Kubhâ. — Thèse plausible, dira-t-on, mais qui ne repose sur aucun texte... En êtes-vous sûr ? Ouvrons le livre si bien renseigné d'Al-bîrûnî sur l'Inde : non seulement il a recueilli le souvenir de l'ancien Kapiça, mais du même coup il nous a conservé la tradition relative à la grande rivière : « Dans les montagnes qui bordent le royaume de Kâpîsh, c'est-à-dire de Kabul, naît une rivière qui est appelée Ghorvand à cause de ses multiples branches. Elle est rejointe par plusieurs affluents... Grossi par eux le Ghorvand est une grande rivière quand il passe à la hauteur de la ville de Purshâvar (Peshâwar) et il se jette dans le Sindh (Indus) en aval de Wayhand

(Und) (7). »   .

Il nous paraît inutile d'insister : une démonstration entraîne l'autre. La rivière principale et la grand-route ont, jadis comme aujourd'hui, marché de pair; et c'est la Kubhâ (ou Kôphès) que la vieille route de Takshaçilâ à Bactres, par Pushkarâvatî, Nagarahâra, Lampaka et Kâpiçî, remontait presque jusqu'à sa source. De là il ne lui restait plus, en pratique usuelle comme en bonne logique, qu'à rattraper au plus vite par-dessus les montagnes, pour le redescendre jusqu'à la plaine, le cours de la rivière que nous appelons le Balkh-âb et qui la menait droit à son but septentrional. Et voilà qui est réglé pour elle ; mais, pour nous, notre tâche est encore loin d'être achevée. Si indispensable que fût cette rapide reconnaissance géographique du terrain, ce n'est qu'une