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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0117 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 117 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES FOUILLES DE L'ARG

I07

Il ne me paraît pas douteux, vu le décor soigné des murailles et les facilités de circulation, que nous avons affaire ici à un de ces zîr-zemîn (mot à mot : sous-sol), où l'on va chercher un peu de fraîcheur pendant l'accablement des jours d'été. C'est là une habitude séculaire en Iran et je crois me rappeler qu'Apollonios de Tyane mentionne la même coutume à Taxila.

Mais ce n'est pas tout. Je vous signalais tout à l'heure l'existence d'égouts dans la partie méridionale de l'Arg. En cherchant dans le talus à gauche de la voie d'accès le trajet d'un de ces derniers, nous avons mis à découvert un caniveau de marbre fort bien taillé et jointoyé, lequel semblait suivre à la fois le tracé et la pente de la rampe : et en effet, il la bordait. Il ne fallait pas être bien malin pour supposer qu'à pareille hauteur au-dessus de la plaine une rigole ne pouvait que servir de déversoir à un réservoir d'eau de pluie et qu'en remontant le faux ruisseau on arriverait infailliblement à sa source artificielle. C'est ainsi que nous avons fini par tomber sur deux salles oblongues, n'ayant jamais possédé aucune sorte d'ouverture ni aucun escalier d'accès et qui, du côté du Nord attenaient justement au sous-sol ci-dessus décrit. Nous ne pouvons guère nous tromper en y voyant deux citernes [pl. XV d]. Ai-je besoin d'attirer votre attention sur le curieux procédé de construction, visible aussi sur les photographies des porches [pl. XV a] et qui consistait à engager dans l'épaisseur des murs, pour les rendre encore plus solides, des troncs entiers d'archeh ou genévrier : ce bois, quasi imputrescible, s'est conservé jusqu'à nos jours. D'autres poutres d'archeh formaient un solide plancher au-dessus des citernes, qui étaient sûrement surmontées de constructions fort soignées, si l'on en juge par les fragments décoratifs en stuc peint et doré ramassés dans leurs décombres. Par ailleurs, dans ces locaux d'habitation soigneusement pillés avant d'avoir été brûlés, les trouvailles ont été à peu près absentes.

[LA TRANCHÉE]. - Que je vous en avertisse tout de suite, le fonçage de la tranchée a été jusqu'ici aussi peu rémunérateur que le déblaiement du séraï. Dès le début, le dégagement sur la lisière de la plate-forme de l'Arg de chambres assez bien construites m'avait fait reporter un peu à l'Ouest l'alignement Nord-Sud de notre excavation. J'y trouvais cet avantage additionnel qu'en dissimulant ainsi, à la mode du pays, derrière l'écran d'un coude, l'entrée de la fouille, la face Nord de l'Arg ne serait pas défigurée par un trou béant : je comptais sans les cônes de déjection de nos déblais qui menacent d'engloutir bientôt toute cette façade [pl. VII d]. D'autre part, dès mai 1924, nous avons atteint la muraille intérieure du séraï qui, nous barrant la route d'Ouest en Est, fixait provisoirement du côté du Sud la limite de notre tranchée. Au milieu de la cour s'ouvrait un puits, ou plutôt un puisard, parementé de briques et profond de 4 à 5 mètres; je le fis vider, d'ailleurs sans succès, puis j'en profitais pour faire pousser plus profondément ce sondage en même temps que la tranchée marchait vers lui en se creusant de plus en plus.

A la reprise des fouilles avec l'automne dernier, je ne tardais pas à m'apercevoir qu'à 4 mètres à peine du mur extérieur moderne de l'Arg et sous 5 mètres de décombres, nous avions atteint un épais massif de grosses briques crues, à travers lequel nous cheminions péniblement sur une longueur d'une quinzaine de mètres [pl. XI a]. Selon toute apparence, nous avions donné du nez dans l'ancien rempart qui assurait à la fois la défense et le soutènement de l'Arg; et la dimension de ses briques (34 x 34 x 12 cm.) le faisait remonter à une époque antérieure à l'Islam. Il n'y avait aucun intérêt à excaver un mur, mais tout avantage à le traverser rapidement pour progresser de la périphérie vers le centre; et puisqu'enfin il ne s'agissait que d'une tranchée de prospection, l'important était d'arriver le plus vite possible au sol vierge. Je décidais donc de faire descendre désormais notre tranchée en plan incliné, puis de rejoindre par un tunnel en escalier (sic)