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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0150 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.1
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.1 / 150 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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140   L'ARCHÉOLOGIE DE LA ROUTE

I. GROUPE DE BÊGRAM : I° La Cité. — Le premier site est historiquement le plus important ; car il représente la capitale du Kapiça qu'a vue Hivan-tsang et qui n'a été qu'assez tardivement détrônée par Kâbul dans son rôle de centre économique et politique de la contrée. Du côté du Nord-Ouest, une grosse rivière, formée des cours réunis du Ghorband et du Panjshîr, vient encore buter contre un ancien quadrilatère de remparts (environ 200 X 100 m.) aujourd'hui dénommé Burj-é-'Abdullah (pl. XXIX a); à 50o mètres en arrière un autre quadrilatère plus vaste (450 x 150 m.) marque l'emplacement d'une seconde « ville royale », réunie du côté du Sud-Est à la première par d'énormes murailles faites de grandes briques crues mesurant o m. 35 x o m. 35 x o m. 12. En dehors de cette circonvallation, d'environ 2.500 mètres de tour, s'étendaient les faubourgs, les cimetières encore pleins de jarres funéraires et les fondations religieuses de l'ancienne ville. Sur le rebord du Burj-é-`Abdullah qui domine la rivière gît (ou gisait) un parasol de stûpa en pierre, apporté là d'une ruine située à l'Ouest de la cité (pl. XXIX b). Dans une mosquée du village on nous a montré un jambage de porte en schiste bleu de 2 mètres de haut sur o m. 20 de large et o m. 09 d'épaisseur, qui a encore conservé ses moulures et son chapelet d'oves (les bons villageois avaient même pris pour une inscription les stries laissées au dos par le ciseau du sculpteur, et l'on se doute que cette méprise fut pour nous la source d'une grosse déception). Ce témoin des temps gréco-bouddhiques serait sorti d'un petit champ en gradins, situé à l'intérieur de l'ancienne ville, entre les deux citadelles. Au dedans comme au dehors, le sol est toujours parsemé, surtout après les pluies, de monnaies anciennes, quelques-unes indogrecques, pour la plupart kushânes ou appartenant en petit nombre soit aux Çâhis hindous, soit aux conquérants musulmans.

20 Les couvents bouddhiques. — Le site de prédilection des fondations religieuses semble avoir été le bord abrupt du plateau alluvial (le karevah, dirait-on au Kaçmîr) qui représente l'ancien fond du lac, là où il n'a pas été entraîné lors du brusque drainage des eaux. Comme ce plateau domine d'une dizaine de mètres la vaste dépression où les rivières de Ghorband et de Panjshîr serpentent dans leurs lits trop larges, on ne pouvait trouver situation plus avantageuse pour être vu de tout le pays. De chaque côté du Burj-é-'Abdullah nous avons ainsi relevé plusieurs emplacements de stûpa avec leurs monastères adjacents. En continuant vers l'Est, ce chapelet de lieux-saints atteint les versants d'une petite colline isolée, que contourne au Nord le cours réuni des rivières ci-dessus nommées. Ce fut jadis, nous le savons par Hivan-tsang, une colline sacrée, fameuse pour ses grottes miraculeuses et une image naturelle (svayambhû) d'Avalokitêçvara. On nous a donné pour elle le nom de Kôh-é-Bacha (le Petite Montagne), le même qu'a entendu Masson, ou de Kôh-é-Pahlavân (le Montagne du lutteur ou du héros) ou • enfin de Kôh-é-Tôp à cause du stûpa dont les ruines se dressent encore sur le plus méridional de ses contreforts.

30 Le couvent des otages chinois. — Ce dernier monument a pour nos recherches une très grande importance, aussi bien historique que topographique. « Situé, nous dit Hivan-tsang, à environ 3 li à l'Est de la cité et sur le versant Sud d'une montagne » (cf. pl. XXIX c), d'une part, il achève de corroborer l'identification du site de la capitale et, d'autre part, il est seul à signaler de loin l'emplacement du fameux couvent où Kanishka aurait fait résider pendant l'été les otages ramenés par lui de ses campagnes dans le Turkestân chinois. A la vérité, le quadrangle du monastère voisin ne mesure guère que 3o x 4o mètres et on ne voit pas qu'il ait jamais pu abriter les trois cents moines dénombrés par le pèlerin ; mais il possédait des dépendances dont les traces sont encore visibles du côté du Nord. Le stûpa est bâti dans le beau marbre gris dont est faite la colline ; malheureusement, les gens de Masson l'ont plus qu'à demi démoli,