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0196 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 196 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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164   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

sans inquiétude du but à atteindre, faisant halte le soir prés du puits saumâtre å défaut de source fraîche, s'attardant avec une paresse délicieuse dans les oasis plus ou moins rares que la fortune clémente met sur la route, puis reprenant la promenade monotone sans trop se soucier de ce qu'on rencontrera le lendemain, self- d'arriver enfin au dernier repos, peu importe à quel point de l'interminable plaine.

Le départ de notre caravane était pour les gens du pays un divertissement qui rompait la monotonie de la vie. Une grande foule s'était rassemblée devant notre maison, sur le bord des rues que nous devions parcourir et sur les toits : c'étaient les parents et les amis de nos hommes qui venaient leur dire adieu, c'était une étrange collection de gueux dévots et de pieux truands, de boiteux, manchots, aveugles, ulcéreux, culs-de-jatte, paralytiques, déments qui venaient tenter une dernière fois notre générosité ; c'étaient surtout de simples curieux qui nous avaient vus bien souvent déjh, qui connaissaient tous nos animaux et jusqu'au moindre détail de tout ce qui nous appartenait, mais qui saisissaient avec joie ce prétexte h flânerie, plaisir pour eux vieux et toujours nouveau. Le préfet et les fonctionnaires chinois, en grand costume, avec la tunique de soie, brodée d'or sur la poitrine, nous accompagnèrent, en voiture cette fois, et les beks musulmans de la ville et des environs suivaient à cheval, portant le plumet rouge ů leur chapeau noir. Ils s'arrêtèrent h une petite station proche de la ville où le thé était préparé. Le préfet nous dit adieu avec un léger tremblement dans la voix qui n'était pas causé seulement par la vieillesse, il émit le souhait, en des termes chaleureux, que notre voyage, dont l'utilité pour l'Empire chinois même lui paraissait incontestable, ait une heureuse issue et il exprima l'espoir de nous revoir l'année prochaine å Pékin, oii il devait se rendre. Au moment de se séparer, il voulut nous tenir lui-même l'étrier pour nous aider monter à cheval. La rivière traversée, il fallut faire halte encore chez uncertain Tartare de Kazan qui fait un commerce considérable de laine qu'il achète dans le pays et qu'il expédie en. Russie après l'avoir lavée. Nous avions souvent causé avec lui dans son étroite izba au bord de l'eau, où il se