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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1 |
396 MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.
mauvais état de son immeuble, d'autres font part au public •de leurs inquiétudes et de leurs sueurs froides å la veille des examens et menacent lá société, s'ils ne sent reçus, de se raser et de prendre le froc, reniant ainsi la noblesse supérieure des lettres et de la vérité, abandonnant la voie droite devenue pour le candidat évincé un sentier d'épines, cherchant un refuge contre les déboires de la vie pratique dans les douceurs de l'erreur mystique et le renoncement aux vertus sociales.
En dehors du logement, meublé comme je viens de le dire, l'hôtelier ne fournit au voyageur que de l'eau chaude qui• n'est pas toujours de l'eau douce et qui n'est pas souvent de l'eau propre. Celui qui n'est pas suivi de són cuisinier ne trouvera guère pour son souper chez le restaurateur installé près de la porte extérieure que du pain et une écuelle de macaronis plats, nageant dans un bouillon maigre. C'est la nourriture ordinaire des Chinois du nord. Les gourmets assaisonnent ce mets insipide de trois å quatre piments et d'une pincée de légumes saumurés, l'arrosent d'un petit verre d'eau-de-vie de riz ou de sorgho moyennant un demi centime et complètent• leur repas avec une portion de fromage de haricots du prix de deux centimes. L'écuelle de pâtes valant deux sous environ, l'on dine copieusement pour trois sous, ce qui porte å six sous la dépense journalière pour la nourriture ; mais bien des Chinois ne peuvent se permettre tant de luxe.
Sur la première partie de la route on ne rencontre pas un village par vingt kilomètres, et ce sont tous de pauvres villages qui n'ont pas même l'avantage d'être pittoresques comme ceux du Tibet, car la plupart gisent au fond dés vallées ; ceux qui, par exception, sont bàtis sur
le penchant des collines sont absolument dénués de tout ce qui, dans l'aspect, le site, la construction, serait capable de flatter la vue du
voyageur.•. Les villes ou pour mieux dire les bourgades, Ngan-ting,
Koai-ning, Tsin-ning tcheou, n'ont rien qui attire davantage l'attention, si ce n'est leur saleté. Elles étendent invariablement dans les bas
fonds leur humble quadrilatère de murs å créneaux, qui ont l'air fort bourgeois et semblent faits pour être défendus par des gardes natio-
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