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0292 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 292 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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200   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-IAUTE ASIE.

recueillir des renseignements sur la route de Si-ning auprès des gens qui l'avaient parcourue. Le 5 février on nous apporta un homme qui avait fait cinq fois à pied ce voyage (l'environ 2,600 kilomètres aller et retour. Dans son dernier voyage, achevé un mois auparavant, il avait eu les pieds gelés et gangrenés ; des plaies abominables s'étaient formées et les extrémités antérieures, presque complètement séparées, pendaient comme des loques horribles. Ce misérable nous énuméra les noms des quatre-vingt-huit étapes oú campent d'habitude les caravanes de yaks. Il s'agissait de la route commerciale actuelle qu'a suivie le P. Huc, qui franchit leYang-tzeu (Tchou-mar) aux Sept gués (Rab-doun

Dolen olon en mongol) et passe parle village de Dzoung, faisant ainsi un détour assez grand vers le nord. Or, d'après les documents chinois, il devait y avoir une autre route plus directe, dont en effet je constatai plus tard l'existence, mais à laquelle les marchands et les voyageurs pacifiques ont renoncé parce qu'elle est trop exposée aux incursions des brigands Ngo-log. Elle se confond avec la précédente dans sa première partie, mais s'en sépare avant d'atteindre le Yang-tzeu qu'elle traverse en aval de Tchou-mar Rab-doue pour aller passer entre les lacs Kya-ring et Ngo-ring tso. C'est cette route que Dutreuil de Rhins désirait prendre ; il interrogea tous ceux qui savaient quelque chose sur le pays entre Nag-tchou et Si-ning, et beaucoup qui ne savaient rien, íl les retourna dans tous les sens et finalement il lui fallut admettre que cette route avait été abandonnée depuis fort longtemps puisque le souvenir méme en semblait aboli. Il était fort difficile d'obtenir des renseignements, nul ne consentant à parler sans une autorisation formelle des autorités, ce qui donnait lieu à des incidents assez amusants. Le préfet nous avait envoyé, pour nous renseigner sur la route de Si-ning et au besoin nous accompagner, un jeune homme assez dégourdi qui répondait au nom de Dong-doub Tsé-ring tout comme le fameux guerrier qui, parti de Khotan avec une armée mongole, envahit le Tibet par la route que devait suivre plus tard M. Bon-valot, et s'empara de Lha-sa en 1717. En fait de chemins, il n'en connaissait point (l'autre que l'ordinaire, mais nous réussîmes un jour