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0240 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 240 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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2'88   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

immobile et s'évaporer •mélancoliquement au soled. Maintenant, comme auparavant, toute la nature visible étáit ensevelie dans le

  •  silence, et, sans le sifflement perpétuel du vent, l'on se serait cru transporté sur quelque vieux globe mort depuis des siècles, semblable au monde du poète :

Monde muet, marqué d'un signe de colère.

Le pays cependant avait dès le premier jour un peu changé d'aspect. Au lieu des vastes vallées largement découvertes à l'est et ů l'ouest, nous apercevions a droite et à gauche des. chaînons de montagnes souvent fort élevés dirigés du nord au sud entre lesquels nous passions comme par un long corridor parsemé de lacs et interrompu fréquemment par des montagnes transversales.

Cette région, que nous avons franchie du 21 octobre au 3 novembre, est remarquable par la complication de son orographie, dont ce n'est pas ici le lieu de parler, par la couleur brique, jaune ou rouge, du terrain, par une altitude générale beaucoup moindre que celle de la région qui s'étend entre le 'versant septentrional de l'Arka t~igh et le versant méridional de la chaîne passée par nous le 14 et le 15 octobre. Désormais les cols ne sont pas plus élevés que les vallées ne l'étaient auparavant. Le plus haut, qui est situé précisément à l'extrémité sud de la région, ne dépasse pas 5,140 mètres. Dés le 25, nous campâmes au-dessous de 4,800, et, chose curieuse, les grands pics, qui dominent tout le pays de leurs 6,200 mètres, nous livrèrent passage (27 octobre) par un seuil large et commode, n'atteignant pas l'altitude du Mont-Blanc. Il ne faudrait pas conclure de cet abaissement du sol que notre voyage en fut moins pénible ; au contraire, nous n'eûmes jamais d'aussi dures journées qu'en cette fin d'octobre. La neige qui était tombée couvrait encore toute la terre et son évaporation rapide se traduisait par une brume épaisse et lourde qui faisait le froid plus pénétrant et la respiration plus difficile. Cette brume ne se dissipait qu'après midi sous le souffle plus aigu du vent et la désolation du monde apparaissait

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