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Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 |
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INTRODUCTION
passage, on construisait un rempart qui partait de Ling-kiu r g pour se diriger vers l'ouest 1; Lin; kiu devait se trouver dans le voisinage de la sous-préfecture actuelle de P'ing fan 2J
à l'ouest de la préfecture de Lan-tcheou fou 314, dans la province de Kan-sou ; cette place
avait marqué la première limite de l'extension de la colonisation militaire chinoise vers l'ouest 2 ; en prolongeant le rempart vers l'Occident, on protégeait la route qui allait en Asie centrale ; on avait pour objectif les caravanes qui établissaient des rapports commerciaux entre l'Empire et les peuplades du Turkestan ; c'est ce qui explique pourquoi l'extrémité la plus lointaine de ce nouveau tronçon de grande muraille fut appelée la passe de la porte du Jade Vu men kouan
P9 ; n'était-ce pas en effet le jade qui constituait la plus précieuse des denrées qui traver-
saient les sables de l'Asie centrale pour arriver en Chine ? C'est en 108 av. J.-C. qu'on établit une ligne continue de postes et de fortins depuis Tsieou-ts'ivan (Sou tcheou) jusqu'à la porte du Jade 3. Oit se trouvait cette fameuse porte du Jade ? D'après les fiches du site T. xiv, il semble bien que dès l'an 94 av. J.-C. (cf. le No 305), elle se soit trouvée à l'endroit occupé par cette station, un peu à l'ouest du 94e degré de longitude. Cependant, un texte tendrait à prouver que, peu d'années auparavant, la grande muraille ne s'étendait pas aussi loin vers l'Occident ; nous savons en effet que, en 103 av. J.-C., lorsque Li Kouang-li -'A *0 revint avec les débris de son armée après sa
première et infructueuse expédition contre le pays de Ta yuan , l'empereur, furieux de cet
échec, lui interdit de repasser la porte du Jade en menaçant de la peine de mort tous les soldats qui tenteraient de la franchir ; Li Kouang-li s'arrêta donc à Touen-houang-. Ce témoignage donne à entendre que, en 103 av. J.-C., la porte du Jade, et, par conséquent l'extrémité de la grande muraille, étaient encore à l'est de Touen-houang.
C'est à la suite de la seconde expédition de Li Kouang-li contre le Ta yuan, en 102 et Io' av. J.-C., que la grande muraille paraît avoir été prolongée. Alors en effet les relations diplomatiques de la Chine avec l'Occident se multiplièrent ; pour garantir le libre parcours des ambassadeurs et des caravanes, et pour assurer leur ravitaillement, ` on éleva de place en place, depuis Touen-houang jusqu'au marais salé, c'est-à-dire jusqu'au Lop Nor, des postes militaires '.5 Il résulte des recherches faites sur le terrain par M. Stein que deux tronçons de la grande muraille durent alors être construits ; le premier formait une ligne de défense à travers les shotts ou lagunes salées qui sont à l'ouest du 94e degré de longitude, et concentrait sa résistance sur ce poste T. xiv qui dut être la
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3 Cf. Sseu-ma Ts'ien, chap. cxxiii, p. 6 ro :RIA
:& §jJ e T I I J`. Cf. Ts'ien Han chou,
chap. lxi, p. 3 ro et Tseu tche tong kien, à l'année zoé ay. J.-C.
' Cf. Sseu-ma Ts'ien, chap. cxxiii, p. 7 ro
Z. tia 1„I "it P90 Ho
*14 ffA A Vig Zo~OffiT~o C~1
détacha la commanderie de I ou-wei ; le même ouvrage (chap. xxi, p. 9 vo) assigne à l'année i i z av. J.-C. l'établissement des commanderies de Tchangye et de Touen-houang. Comme on le voit, la commanderie de Tsieou-ts'ivan est celle de laquelle ont dû essaimer les trois autres; c'est elle qui a dû diriger la poussée des colons dans l'Asie centrale ; c'est bien en effet le rôle que nous lui voyons jouer dans la fiche No 6o.
' Ts'ien Han chou, chap. xcvi, a, p. z vo :
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Ts'ien Han chou, chap. xciv, a, p. 9 ro : ` En 119 av. J.-C., les Han passèrent au nord du Fleuve, et depuis le Cho fang å l'est jusqu'à Ling-kiu à l'ouest, ils percèrent en tous lieux des canaux d'irrigation, et installèrent des fonctionnaires préposés aux champs, des officiers et des soldats
au nombre de cinquante à soixante mille' '~ J
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" ` Le Fils du Ciel ayant appris (l'échec de Li
Kouang-li), fut fort irrité ; il envoya des émissaires barrer la Porte du Jade et déclara que tous ceux de l'armée qui oseraient franchir (la porte) seraient aussitôt décapités. Le général de Eul-che (=Li Kouang-la) eut peur, et c'est pourquoi il resta à Touen-houang.'
5 Cf. Tseu
'se Iche Long kien, à l'année Ioz av. J.-C. :
~► Cl" le
même témoignage dans Sseu-ma Ts'ien, chap. cxxiii, p. 8 vo et dans le Ts'ien Han chou, chap. xcvi, a, p. 1 vo.
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