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0024 Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1
Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 / Page 24 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000255
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xiv   INTRODUCTION

de ces missions ; nous savons en effet que, lorsque Tchang Kien   partit en 138 av. J.-C. pour

aller à la recherche des Ta Yue-tc/ie, il avait avec lui une centaine de personnes.1

Nous avons conservé un ordre impérial concernant l'établissement d'une colonie militaire 2 ; nous y trouvons des renseignements intéressants : quoique la colonie soit établie sur le territoire de Touen-houang, c'est le gouverneur de Tsieou-ts`ivan qui est chargé de l'exécution des décrets ; c'est en effet Tsieou-tsivan qui semble avoir été le centre politique de l'influence chinoise dans la marche d'Occident au temps des premiers Han.i Pour fonder la colonie, on prend deux mille soldats de garnison déjà cantonnés dans la commanderie de Touen-houang ; on y adjoint, semble-t-il, quelques gens de la commanderie de Tsieou-ts'ivan. Avec tout un état-major de chefs, ces soldats doivent se rendre dans l'endroit à occuper pour y établir une colonie. Mais il appartiendra au gouverneur en personne d'examiner la configuration des lieux pour déterminer l'emplacement favorable ; il est recommandé de profiter des obstacles naturels, et les recherches de M. Stein ont montré avec quel art les Chinois savaient en effet utiliser les mouvements de terrains ou les lagunes pour rendre plus fortes leurs positions stratégiques. Enfin un rempart entourera le camp et permettra aux sentinelles de voir au loin ce qui se passe, de manière à prévenir toute surprise.

Plusieurs fiches nous montrent les soldats des colonies militaires occupés à défricher les terrains incultes qui sont désignés sous le nom de champs célestes 3 B, apparemment parce qu'ils étaient dans l'état où la nature les livrait à l'homme.4 Fort lent était ce travail de défrichement, qui parfois peut-être transformait en terres arables les sables du désert 5, mais qui le plus souvent devait se borner à un simple débroussaillement ; un homme le faisait progresser, en moyenne, de trois pas par jour 6 ; il est vrai que nous ne savons pas quelle était la largeur du front qui avançait ainsi de trois pas par jour.

Les cultures paraissent avoir consisté principalement en blé   ,7 en millet   8 et en riz At 9 ;
on cultivait aussi le chanvre 10 ; on s'occupait de planter des ormeaux," sans doute pour avoir un peu d'ombre et de fraîcheur près des habitations.

G

En outre de leurs devoirs militaires et des travaux agricoles, les soldats des colonies militaires avaient encore d'autres occupations. Nous les voyons souvent fabriquer des briques non cuites en terre dont on devait avoir besoin vraisemblablement pour la construction d'ouvrages défensifs. Ces briques n'étaient pas toujours de même dimension ; en effet, tandis que, dans les Nos 99—IoI, la fabrication journalière pour chaque homme est de 65 à 7o briques, et, dans le No 673, de 8o briques, cette fabrication atteint le nombre de 15o briques dans les Nos 279, 281-284 et 287 ; il est à présumer que les briques des premières séries étaient deux fois plus longues à faire et par conséquent étaient plus grosses que celles de la dernière série. Quand ces briques avaient été fabriquées, il y avait des journées de corvée pendant lesquelles on les transportait (N° 28o) et on les empilait (N° 98).

Si la fabrication se faisait loin de la station, c'était une escouade de dix cavaliers qui allait y travailler ; dans ce cas, l'un d'eux était chargé de faire la cuisine, et, s'il y avait lieu, un autre montait la garde (NOS 279-284).

t

I Cf. Sseu-ma Ts'ien, chap. cxxiii, p. I v0.

2 Cf. le No 6o.   3 Cf. p. V, n. 5.

4 Cf. p. 88-9o, 265, 289, 290, 433, 495.

5 En fait, dans les stations explorées par M. A. Stein, toute

6 Cf. les NOB 89 et 9o. ' Cf. les Nos 405, 484,

8

Cf. les Nos 292, 303,

9

Cf. les Nos 162, 164,

485,

310,

165,

486.

311,

220,

328,

441.

405,

415.

culture régulière était impossible parce qu'on manquait d'eau pour les irrigations.

11

10 Cf. le No 96.

Cf. le No 302.